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Aricle Les prairies servent aussi de pharmacie

En Ille-et-Vilaine, Eilyps propose de recréer un écosystème naturel où les vaches trouvent des plantes intéres-santes pour leur santé.

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Du lotier pour limiter la pression parasitaire, de la chicorée pour le bon fonctionnement du foie… Nous avons, dans notre environnement, des plantes naturellement intéressantes pour la santé. Partant de ce constat, la société Eilyps (contrôle laitier 35) a développé le concept de « prairies pharmacies ».

« L’objectif est d’implanter dans une prairie des espèces qui permettent aux vaches de se soigner de façon préventive », explique Pauline Woehrlé, responsable du pôle agriculture bio. Ses recherches l’ont amenée en Angleterre, où une diminution des traitements vermifuges sur un troupeau d’agneaux pâturant des prairies multi-espèces avait été observée.

« Les mélanges multi-espèces existants ne convenaient pas à notre région, raconte-t-elle. Nous avons travaillé sur un mélange adapté avec un semencier britannique. » Trois impératifs ont été fixés : ne pas pénaliser la production laitière, compenser le déficit fourrager estival en répondant aux conditions pédoclimatiques de l’ouest de la France, et favoriser la structure du sol. Le mélange est constitué de 15 à 17 espèces, avec trois grandes familles de plantes : alimentaires (ray-grass, fétuque, trèfle) ; riches en tannins condensés pour réduire la charge parasitaire (mélilot, lotier, plantain, chicorée) ; condimentaires, qui agissent comme des « boosters » digestifs (pimprenelle, achillée millefeuille…).

Automédication

15 ha ont été implantés pour quatre ans. Les premiers résultats devraient sortir à l’automne 2018. « L’idée est d’avoir quelques parcelles qui reviennent régulièrement dans la rotation. Il faut compter 1 à 2 ha pour 60 vaches. »

En parallèle, les agriculteurs ont suivi une formation pour apprendre à reconnaître les bonnes plantes, mais également les toxiques, comme celles riches en alcaloïdes (renoncule, séneçon jacobée…), à l’origine d’intoxications provoquant des craquelures de la peau.

Il s’agit de tirer profit de toutes les plantes. Il existe ainsi des ressources intéressantes au bord des talus, des haies, près des mares, dans les arbres. Les vaches sont gourmandes de feuilles de noisetier qui contiennent des tannins permettant de mieux réguler le métabolisme azoté au printemps. L’aubépine agit comme tonique cardiaque, la tanaisie au pied de la stabulation est un répulsif contre les mouches…

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