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par. Michel Duchêne SEINE-MARITIME par. Michel Duchêne SEINE-MARITIME

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Ces derniers temps, on a vu fleurir « les foires à la viande » dans toutes les chaînes de grande distribution. Cela me désole, après une carrière complète dans l’artisanat de boucherie, dont trente-trois ans comme chef d’entreprise, et avec les ratios moyens suivants sur le chiffre d’affaires : 60 % pour les achats, et 22 % pour les charges d’exploitation, cotisations, impôts. Soit 82 % au profit de la collectivité nationale, ainsi qu’une marge de 18 % afin d’assurer la rémunération du travail.

Quelle désillusion que cette loi alimentation, qui me semble totalement inadaptée à la réalité économique des éleveurs et des professionnels de la viande. L’économie nationale doit fonctionner comme une horloge, c’est un rouage entre tous ses agents. Le bon sens serait de tenir compte des coûts de production, de transport, de transformation et de distribution, avec marge à chaque stade, et non de la seule logique du distributeur qui appauvrit l’ensemble de la population. Il y a, je vous le rappelle, 8 millions de personnes au-dessous du seuil de pauvreté. L’offre pour l’économie française est suffisante, le problème vient du niveau de consommation.

Observons cet autre exemple bien réel (et désolant) qui a nécessité l’intervention des forces de l’ordre dans les magasins, tant il y avait de cohue et qui prouve que personne n’y retrouve finalement son compte. Avec un prix de marché normalement à 5 euros, le Nutella s’est retrouvé vendu avec 70 % de rabais, à 1,50 euro le pot. Sur un million d’articles, cela se traduit par 3,5 M€ de flux financiers en moins dans le circuit bancaire, qui ne sera pas redistribué sous forme d’investissements, de prêts aux entreprises, aux particuliers, administrations (éducation, santé, sécurité, etc.) et infrastructures (routes, rails, ports).

Ce rabais faisant ressortir de surcroît, et selon mes calculs, une moins-value de 182 465 € de TVA, non encaissée par les services fiscaux, avec, par conséquent, une incidence négative sur l’ensemble de la communauté nationale.

La suppression de toutes les formes de promotions n’aurait-elle pas une incidence positive et primordiale pour la préservation de la planète ? Lorsqu’elle vend à 1,50 €, l’entreprise ne risque-t-elle pas de fermer ou délocaliser sa production vers des pays à bas coûts ?

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