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par Luc Smessaert (Oise) par Luc Smessaert (Oise)

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Nous sommes à un moment particulier de la démocratie agricole, puisque des milliers d’agriculteurs vont choisir leurs représentants aux chambres d’agriculture. Chacun choisira en conscience et en responsabilité

Ce moment, et ce n’est pas anodin, tombe « en même temps » que le grand débat national proposé par le président de la République. Alors, j’ai envie de dire, profitons-en, pour une fois encore, parler de ruralité, de services publics, de vivre ensemble et, bien sûr, d’agriculture, puisque la transition écologique est un des sujets de la lettre présidentielle. Mais ne soyons pas réducteurs, les paysans ont vocation à donner leur avis et leurs solutions sur tous les sujets : nous sommes des citoyens à part entière, et puisque chacun a un avis sur notre domaine, nous pouvons, nous aussi, avoir un avis sur tous les sujets de notre beau pays !

Certains ont décidé de faire du secteur agricole un élément de critique permanente, de mise à l’index récurrente ! Pourquoi ? Pour se mettre en valeur, par facilité, par habitude, par conformisme, pour qu’on ne parle pas de leur propre secteur… Les raisons sont aussi nombreuses qu’injustes ! Jeter le doute permanent, ce n’est pas une politique, ce n’est même pas une posture, c’est aujourd’hui une forfaiture ! Les mots ont un sens !

Pourquoi attaquer avec cette véhémence ceux qui nourrissent les Français ? Pourquoi, souvent sans preuve, « se faire », « se taper » l’agriculture ? Pour servir quels intérêts ?

Nous ne sommes pas irréprochables, mais qui peut se prévaloir de tels efforts pour faire bien, pour faire mieux ! Nous n’avons pas tout fait bien, mais qui peut se targuer d’autant de contrôles de la fourche à l’assiette ?

On lynche les paysans, comme parfois on met en pâture des noms dans la presse, sans savoir, sans comprendre, sans contextualiser ! Beaucoup se disent « on peut les attaquer, ils se défendent mal »… Oui, OK, mais ça c’était avant, car désormais chacun a conscience dans sa ferme que ce que nous produisons mérite considération, justice et reconnaissance.

Quand comprendra-t-on que nous sommes les artisans du changement permanent, de l’adaptation réactive, de la mise à disposition de produits sûrs et sains, tout simplement ?

Protection des plantes, bien-être animal, biodiversité, partout nous agissons pour le mieux ! Pour le mieux de nos concitoyens ! Et nous, qui s’occupe de notre mieux ? Moins de revenu, moins de considération et un agribashing permanent. Certains pensent que c’est une solution... Non, ce n’est qu’un renoncement !

Les végans disent qu’on fait mal, les politiques disent et ne font pas, les médias disent, pour certains, sans rien savoir. Alors, je lance un appel : stop ! et pas encore, comme dit la fameuse émission de radio.

Nous voulons être respectés pour le beau travail que nous faisons et pour tout ce que nous apportons au pays. La démocratie agricole, la démocratie de l’assiette, la démocratie des produits et des paysages, ce ne sont pas des slogans, c’est notre quotidien. Alors, que l’on nous respecte comme nous nous respectons les goûts, les envies et les moyens, puisque nous produisons pour tous, pour toutes les bourses et pour tous les types de ménages français.

Pour nous aider dans cette démarche de respect collectif, nous avons des moyens à notre disposition : Agridemain, fermes ouvertes, les réseaux sociaux, le Salon de l’agriculture, mais surtout nous avons la passion du métier qui, mieux partagée, deviendra une arme contre le fatalisme et la résignation. Vivre avec et de la nature nous apporte toujours un plus. Et une source d’espoir, cela porte un nom : le regain.

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