par Marie-Gabrielle miossec par Marie-Gabrielle miossec

Lors de la remise des travaux du groupe Accept en avril 2018, la sociologue Véronique Van Tilbeurgh soulignait qu’en France, on opte plus volontiers pour la concertation que pour la négociation.

En négociation, tous les acteurs concernés se retrouvent autour de la table. Ils évoquent leurs préférences. Puis on arrange ces dernières afin d’aboutir à un accord.

Lors de la concertation, le dispositif de départ est le même. Mais les acteurs ne décident pas. C’est l’autorité, souvent politique, qui tranche. Les accords élaborés par les acteurs ne se retrouvent pas forcément dans la décision. D’où l’amertume, et parfois des mobilisations.

L’amertume, elle était largement présente lors du congrès des maires de novembre. Ils ont l’impression, en milieu rural en particulier, de n’être même pas concertés mais carrément ignorés, eux qui s’estiment piliers de notre République.

L’amertume c’est aussi celles des représentants de la profession agricole dont la parole est écoutée, certes, mais peu entendue : souvenons-nous, il y a peu, de la mise en place du site du ministère sur le glyphosate ou la gestion de la population des loups.

Quant à la mobilisation, inutile de revenir sur la flambée du nombre de « gilets jaunes » partout en France, et dans les zones déshéritées en particulier ! Le gouvernement a passé outre les corps intermédiaires (élus de terrain, syndicats…).

Par ailleurs, les élections des représentants aux chambres d’agriculture approchent. Une occasion assurément pas parfaite, mais unique pour dire ce que veut vraiment chacun. Car « la démocratie reste le pire des systèmes à l’exception de tous les autres », disait le 11 novembre 1947, Winston Churchill. Qui poursuivait : « L’opinion publique, exprimée par tous les moyens constitutionnels, devrait façonner, guider et contrôler les actions de ministres qui en sont les serviteurs et non les maîtres. » À bon entendeur…