Le billet de Marie-Gabrielle Miossec Le billet de Marie-Gabrielle Miossec
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L’immense travail accompli depuis cinq ans par le groupe Accept (1) sur l’acceptabilité de l’élevage, et présenté le 5 avril à Paris, le montre : pour contrer les messages négatifs, il faudra écouter ce que veulent dire ces mouvements de contestation de l’élevage, faire évoluer certaines pratiques que le public n’accepte plus. En sachant que pour les 3 % d’abolitionnistes, les efforts des éleveurs resteront vains.
Selon Véronique Van Tilbeurgh, sociologue, de nouvelles valeurs morales ont fait leur apparition dans le débat public. Dont le refus de la souffrance animale. Cela modifiera sur le long terme l’organisation des élevages.
Mais dès aujourd’hui, les agriculteurs sont les mieux placés pour apporter aux consommateurs plus mesurés, la réassurance dont ils ont besoin pour se sentir en confiance. Ils sont d’ailleurs de plus en plus nombreux à apporter leur réponse. En montrant ce qu’ils font vraiment. À l’image de l’éleveur qui a pris pour pseudo Agriskippy ou des éleveurs membres d’Agriculteurs de Bretagne qui témoignent chaque semaine. Ils n’apportent pas une réponse institutionnelle, sinon cela ne marcherait pas ; mais ils se racontent et répondent aux craintes qu’ils identifient chez leurs voisins. Ces témoignages mélangent la vie, l’émotion et une part d’explication du métier. Mais l’acceptabilité de l’élevage passe aussi par l’implication dans la vie de leur commune, par des portes ouvertes, par le soin apporté à l’information divulguée en amont des projets de construction.
Comme en témoignait Isabelle Leballeur (1), éleveuse et maire de son village dans la Sarthe : « Avant, les projets agricoles présentés en mairie n’étaient même pas un sujet. On approuvait. Aujourd’hui, tout est discuté. Alors il faut travailler la présentation, communiquer non seulement sur l’économie mais sur l’intégration paysagère, l’absence de nuisances sur le patrimoine du voisin ou sur sa vie quotidienne. L’acceptation par le voisinage, le conseil municipal compte presque plus que l’approbation du préfet ou le respect de la réglementation ».
(1) accept.ifip.asso.fr/ (2) Secrétaire générale de la Confédération française de l’aviculture.
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