Le billet de Marie-Gabrielle Miossec Le billet de Marie-Gabrielle Miossec
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Partout les centres de formation agricole regorgent de ces trentenaires, issus du milieu agricole ou non, en reconversion vers le maraîchage, le pain paysan ou quelque autre Graal. Certes, leurs projets déroutent souvent, voire agacent. Ils sont soupçonnés de vouloir ramener l’agriculture aux temps jadis. On leur reproche de se contenter de revenus trop modestes ! Mais n’a-t-on pas dit la même chose dans les années 1970 à ceux qui se diversifiaient (mille métiers, mille misères), puis à ceux qui se lançaient dans le bio, dans la biodynamie et maintenant dans la permaculture ?
Ces « rêveurs » ne prétendent pas nourrir le monde. Certains, il est vrai, se posent en donneurs de leçons. Mais passons cet agacement : à leur échelle, ils peuvent réanimer des villages, redonner de la proximité avec ces consommateurs-arbitres ! Et ils demandent si peu de terre !
À l’image de ce jeune couple, formé et motivé, qui témoignait lors d’une rencontre organisée dans le Loir-et-Cher, à l’occasion des États généraux de l’alimentation : ils produisent des légumes et cultivent leur petite surface (moins d’un hectare) avec des chevaux. Ils ont un emploi extérieur, alimentaire. Car pour atteindre l’équilibre de leur projet, ils auraient besoin de quatre petits hectares ! Mais depuis deux ans, leur recherche est vaine ! Toute la salle s’est désolée pour eux ! Mais rien.
Pourtant, que risque-t-on à faire confiance à ce couple enthousiaste comme aux autres jeunes si ce n’est d’enrichir l’agriculture d’expériences originales ? À l’heure où certains proposent de réduire les dépenses de l’État en supprimant le contrôle des structures, souvenons-nous que ces lois des années 1960, imposées alors par les jeunes agriculteurs, ont, malgré leurs défauts, été un garde-fou pour favoriser l’installation. Réinventons-les aux couleurs de 2018 ! Bonne année !
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