Le billetd’Édouard de Frotté Le billetd’Édouard de Frotté
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Ouvrant les États généraux de l’alimentation, Stéphane Travert, ministre de l’Agriculture, a dit : « La France doit retrouver sa place de leader agricole. » Une telle affirmation me remet en mémoire des rencontres européennes où notre hebdomadaire tenait tout naturellement la première place en qualité de leader français de la presse rurale. La France agricole avait adhéré à l’association Eurofarm (NDLR : ce qui est toujours le cas) qui regroupait quelque 17 revues émanant chacune d’un pays européen. Nous vivions avec la conviction que l’Allemagne, surgie de ses cendres, était devenue le leader industriel de la Communauté, tandis que la France en demeurait le leader agricole.
On sait à quel point la malchance ou la maladresse nous fit perdre un leadership que nous autorisaient l’abondance et la diversité des sols, aussi bien que la qualité du travail de nos agriculteurs modernisés. Des bas salaires émanant de l’Allemagne de l’Est, une utilisation plus judicieuse des normes européennes, des développements non alimentaires comme la méthanisation, ont donné le tonus à toute une zone germanophone. Les pays d’obédience latine n’ont pas su répliquer.
L’avenir, pour autant, n’est pas compromis : la diversité de nos produits, guidés par une obligation de qualité, s’inscrit dans la demande d’un public que peuvent lasser des loisirs sans lendemains. Et même si l’alimentation qualitative se heurte à des frontières, la consommation de base peut retrouver son marché par la réduction d’un gaspillage généralisé fondé sur l’écrasement des prix, propre à cacher aux yeux d’un public gagné d’avance la vaste inutilité de bien des achats.
La démographie, les accidents climatiques, l’évolution des mentalités rendront à l’alimentation sa place prioritaire pour le développement de la vie. La France doit occuper une place de choix dans ce challenge.
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