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Le billet Le billet

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Sans doute, ces événements « clochemerlesques » concernant les « nuisances sonores champêtres », qui fleurissent en période estivale dans la rubrique faits divers, indiquent-ils une montée de l’intolérance en France. Cloches des vaches des alpages ou celles des églises des villages sont parfois considérées par des résidents saisonniers comme tapage nocturne, contraignant certains maires à repousser d’une heure l’angélus matinal. Ajoutons ces plaintes contre le chant des cigales jugé trop strident…

Et pourtant, il est plus agréable d’être réveillé par le chant du coq que par les sirènes de la police, le flot des voitures et autres multiples nuisances sonores de la ville. C’est souvent le coq, emblème national dès l’époque romaine (gallus signifiant à la fois habitant de la Gaule et roi de la basse-cour), qui excède nos citadins en mal de quiétude champêtre. Le cas de Maurice, coq de l’île d’Oléron (Charente-Maritime), dont la presse s’est fait largement l’écho ces derniers mois, n’est pas isolé. Le gallinacé, qui a comparu devant le tribunal de Rochefort, sera fixé sur son sort ce 4 septembre…

Souvent, ces « troubles anormaux du voisinage », comme disent les gens de justice, prennent des proportions inouïes. Ainsi, cette affaire de coassement de grenouilles, qui a vu la Cour de cassation confirmer la condamnation en appel du propriétaire d’une mare à la combler, et à verser 3 000 € à ses voisins, avec de lourdes pénalités de retard (150 € par jour), d’autant que l’affaire dure depuis cinq ans… Or, cette mare abrite plusieurs espèces d’amphibiens protégées et la loi prévoit une peine de deux ans d’emprisonnement et de 150 000 € de dommages et intérêts en cas de destruction d’un site de reproduction d’espèces protégées. Les propriétaires ne savent plus à quelle justice se vouer ?

Pour autant, évitons de tomber dans l’excès inverse, qui voit un député déposer une proposition de loi visant à protéger le patrimoine sensoriel de la nature ! À quand le chant du coq inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco ?

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