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Le billet Édouard de Frotté Le billet Édouard de Frotté

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«Non, ce n’était pas mieux avant ! », écrit Johan Norberg dans un livre qu’on évoque pour chasser le stress. D’indéniables statistiques font état de gains de longévité, de bien-être, de progrès et même de baisse de la violence. Cela n’empêche pas d’espérer la sortie d’une crise au caractère quasi permanent et le Think-tank Saf agr’iDées a réuni des penseurs qui, face aux incertitudes du progrès, espèrent un sursaut par la multiplicité actuelle des innovations.

Ce qui rend perplexe, c’est que les faits avérés ne sont pas toujours ressentis de façon homogène. Judicieusement, la météo fait une distinction entre la température enregistrée et la température ressentie.

Aussi, nous ne voyons pas les événements avec le même regard. Le temps, notamment, les fait évoluer et il n’est pas jusqu’à la mort qui n’ait changé de visage : ainsi avec raison, nous honorons aujourd’hui à l’échelle nationale, des centaines de victimes de Daech, mais nul ne s’est avisé d’honorer dans les mêmes conditions la centaine de milliers de morts de la campagne de France en 1940.

En résumé, faute de connaître le ressenti que provoqueront les innovations que nous nous efforçons de mettre en place, l’avenir, auquel tant d’esprits s’efforcent de donner un sens, paraît se transformer en un brouhaha inaudible. Le passé ne fut pas meilleur prévisionniste, qui en 1900 imaginait les habitants de l’an 2000 se mouvant presque exclusivement en avions individuels ! Peut-être un jour, avec ou sans voitures tout électriques et une informatique totalement maîtrisée, comprendrons-nous, en visitant la nature, qu’il n’y a pas d’autre projection incontestable que le lent et régulier déroulement des saisons qui fait mûrir le blé, et revenir au printemps les hirondelles.

 

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