Paca (Hautes-Alpes et Alpes-de-Haute-Pro Plan de restructuration pour le verger alpin
La filière de la pomme et de la poire des Alpes veut sortir de la dépendance à la variété golden.
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En cinq ans, Alain et Michel Ricard ont restructuré près de la moitié des 22 ha de leur verger de pommes et de poires à La Freissinouse (Hautes-Alpes). « Nous avons planté 3,5 ha de nouvelles variétés : gala, akane, opale, goldrush, juliette, canada grise… Et nous avons engagé 7 ha de golden en agriculture biologique l’an passé », exposent les deux frères. Comme beaucoup d’exploitations des Hautes-Alpes et des Alpes-de-Haute-Provence, leur verger repose essentiellement sur la variété golden qui représente 80 % de la superficie. « Notre objectif est de ramener cette proportion à 60 % », indiquent Alain et Michel.
C’est aussi l’ambition des professionnels de la filière. Avec les chambres d’agriculture des deux départements alpins, ils ont lancé en 2016 un plan de rénovation du verger. Avec une production annuelle moyenne de 115 000 t répartis sur 3 585 ha, celui-ci représente 10 % de la production française. « Ce plan vise à diminuer la part de la golden de 85 % à moins de 50 %, expose Daniel Poincelet, arboriculteur et vice-président de la chambre d’agriculture des Hautes-Alpes. Il faut donc accélérer le renouvellement de verger à hauteur de 150 ha par an contre moins de 50 ha à l’heure actuelle. » La feuille de route a été présentée à la préfecture de Région ainsi qu’aux collectivités locales cette année. « Le coût de plantation d’un verger revient à 50 000 €/ha, poursuit Daniel Poincelet. Nous souhaiterions être aidés à hauteur de 50 %. »
De nouveaux marchés
Il y a urgence : « Nous devons conquérir de nouveaux marchés avec des variétés adaptées ou des modes de production tels que le bio correspondant aux attentes des consommateurs », souligne le responsable professionnel. Car les débouchés historiques de la golden des Alpes, cultivée entre 500 et 1 000 m d’altitude, ont marqué un sérieux coup de frein au cours de ces dernières années. « Nous avons subi les conséquences de l’embargo russe survenu en 2014 et, l’an passé, la fermeture du marché algérien aux importations françaises », précise Daniel Poincelet. La profession attend une réponse des pouvoirs publics à son plan de rénovation. Le département des Hautes-Alpes s’est d’ores et déjà engagé à financer une partie des équipements.
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