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Horizon 2030 Être ou ne pas être omnivore ?

C’était le thème du premier colloquede l’association bretonne les Z’Homnivores (1),le 12 décembre, à Rennes.

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D’entrée, Corine Pelluchon (2), philosophe et professeure à l’université de Marne-la-Vallée, a affirmé sa volonté de politiser la cause animale, face à un public de 300 personnes aussi attentif que dubitatif : « Pour les animalistes, il est moralement problématique de conduire à une mort provoquée des animaux qui ne demandent qu’à vivre. Aujourd’hui, on peut remplacer des protéines animales par des protéines végétales. » Pour cette végane non-extrémiste, « il faut trouver des accords sur fond de nos désaccords ». Elle propose, par exemple, de créer un revenu universel pour encourager la reconversion vers des élevages plus respectueux du bien-être animal. Mais le débat avec la salle fut bref, la philosophe s’agaçant dès la première question.

Face à ses injonctions, Jean-Louis Peyraud, de l’Inra, alertait sur le « non-sens humanitaire et écologique que serait un monde sans élevage ». Sachant que les deux tiers de la planète ne sont pas cultivables et que 800 millions de personnes vivent de l’élevage. Ce qui n’empêche pas, comme l’encourage Jacques Guérin, président du Conseil national de l’ordre des vétérinaires, de poursuivre les recherches sur la bientraitance animale.

Pas un choix mais une nécessité

Pour le nutritionniste Philippe Legrand (3), les risques pris en refusant de consommer des produits animaux ne tiennent pas tant aux protéines qu’au manque de vitamines B12, à une moindre disponibilité du fer, de l’iode, du zinc, et à d’autres éléments encore insoupçonnés. « Mangeons de tout. Omnivore n’est pas un choix mais une nécessité. C’est un fait scientifique, documenté. La bonne question, c’est quelle dose ? » Marie-Gabrielle Miossec

(1) Regroupe le réseau « produit en Bretagne », l’association bretonnedes entreprises agroalimentaires, l’UGPVB, Interbev Bretagne,Agriculteurs de Bretagne, et la chambre d’agriculture de Bretagne.

(2) Auteur du « manifeste animaliste ».

(3) Directeur du laboratoire Biochimie nutrition humaine à l’Agrocampus-Inrade Rennes, auteur du Coup de pied dans le plat.

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