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Belgique « Le milieu n’a pas l’habitude Belgique « Le milieu n’a pas l’habitude du salariat »

La ferme belge ne compte en moyenne que 1,5 salarié par exploitation. Même les groupements d’employeurs ont du mal à s’imposer. L’aide familiale est en revanche encore plébiscitée…

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Des exploitations de plus en plus grandes, une automatisation qui ne suffit pas à alléger les agriculteurs et une main-d’œuvre familiale qui se réduit : la Belgique n’échappe pas à une conjoncture qui contraint les exploitants à travailler de plus en plus seuls.

Selon le service public fédéral de l’Économie, le secteur « Culture et production animale, chasse et services annexes » n’emploierait plus qu’environ 57 000 personnes pour 36 900 exploitations (chiffres 2016). Cela fait 1,5 personne par ferme (ces chiffres incluent la chasse).

Groupement

Pourtant, des initiatives permettant de structurer l’emploi agricole existent. Notamment par la mise en place récente d’un groupement d’employeurs. Objectif : favoriser l’engagement d’un salarié en mutualisant les charges sur plusieurs exploitations. Cécile Schalenbourg est agricultrice en Hesbaye, une région connue pour la fertilité de ses terres. Elle travaille autant sur les grandes cultures qu’en vente directe à la ferme. En avril 2015, avec deux agriculteurs situés dans un rayon de 15 km, ils ont engagé deux personnes. La démarche, une première en Wallonie, était soutenue par le syndicat agricole (FWA) et l’agence spécialiste des ressources humaines Securex pour la mise en place de la structure.

Près de trois ans plus tard, les trois agriculteurs ne regrettent rien. « Nous sommes satisfaits. Nous avons maintenant une main-d’œuvre de qualité, que l’on forme et qui nous est fidèle », apprécie Cécile. Une vendeuse a été engagée à 3/5 temps alors que l’ouvrier agricole est à mi-temps. Pour ce dernier, il partage son temps entre la ferme familiale et son emploi au groupement. « Le système permet d’alléger les charges. Après la première année, le temps de travail de la vendeuse était déjà payé par les ventes qu’elle réalisait. Cela nous a permis de dégager du temps pour travailler sur notre élevage et donc produire plus. »

Pourtant le système peine à s’imposer dans le secteur. « Peut-être à cause du manque de connaissance du dispositif et parce que le milieu n’a pas l’habitude du salariat. On continue ainsi à employer ses enfants comme « aidant agricole » avec un statut précaire. »

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