Login

Espagne Appel renforcé à la main-d’œuvre Espagne Appel renforcé à la main-d’œuvre étrangère

Le gouvernement a donné son feu vert à la venue de 10 500 Marocains pour la récolte des fruits rouges, qui débute en mars.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

«L’an dernier, nous avons souffert de ne pas avoir assez de monde pour la campagne des fruits rouges, notamment les fraises à Huelva. » Manuel Ceada, le conseiller économique de la province andalouse, résume un fait que tout le monde connaît en Andalousie : la pénurie de main-d’œuvre lors des grandes récoltes. Pour répondre aux besoins du secteur, le gouvernement national, en concertation avec les associations professionnelles et les syndicats, a autorisé en janvier dernier le recrutement temporaire de 10 500 Marocains. Un millier seront affectés à la récolte des agrumes, tandis que les autres seront dirigés vers celle des fruits rouges.

« Ce dernier secteur, et pas seulement la fraise, est celui qui fait le plus appel à la main-d’œuvre étrangère, détaille Diego Juste Conesa, de l’UPA (1). Mais ces travailleurs sont également nombreux lors de la récolte de l’olive, à Jaen et Cordoue, et pour celle des fruits et légumes dans les serres en Murcie et à Almeria, au sud-est du pays. » Pareil pour les vendanges.

De l’autre côté des Pyrénées, l’importation de main-d’œuvre étrangère n’est pas un phénomène nouveau. Parmi les étrangers vivant en Espagne, on trouve d’ailleurs un pourcentage de travailleurs plus élevé que celui des nationaux travaillant dans le secteur agricole, 10,6 % contre 6,1 %. D’ailleurs lorsque le « Pôle emploi » andalou a diffusé son offre de recrutement de 11 990 saisonniers pour la récolte des fruits rouges à Huelva, il n’est parvenu à mobiliser que 840 candidatures espagnoles.

Peu d’entrain

Dans un contexte de marché de l’emploi tendu, ce peu d’entrain de la part des nationaux pourrait étonner. Les réponses sont cependant sans détour. « Si l’on proposait un salaire digne, peut-être qu’il y aurait plus de candidats, souligne un ancien saisonnier espagnol. Parfois, on avoisine les 5,94 € de l’heure, et si le lieu de travail est loin de là où on habite, il y a des frais de transport et de logements qui sont de notre poche. Bref, on ne s’y retrouve pas. » Certains évoquent aussi la dureté de la tâche, la chaleur qui peut avoisiner les 50°C dans les serres d’Almeria l’été, les cadences, impliquant que l’on ramasse 10 kg de fruits par heure. Les saisonniers espagnols, lorsqu’ils le peuvent, préfèrent se tourner vers d’autres pays de l’Union européenne, notamment la France, où le salaire horaire avoisine les 9 €. De surcroît, l’Hexagone offre souvent un bonus de 25 à 50 % en cas d’heures supplémentaires. S’il s’en sort bien, un contractuel peut donc gagner jusqu’à 1800 € par mois, contre 800 à 900 € en moyenne en Espagne.

(1) Union des petits agriculteurs et éleveurs.

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement