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Argentine La filière laitière empêtrée Argentine La filière laitière empêtrée dans la crise

De graves inondations ont mis à mal la filière, qui n’arrive pas à regagner ses parts de marché sur le marché mondial.

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Depuis un an, les principaux bassins laitiers argentins – le centre de la province de Santa Fe et l´est de la province de Córdoba – sont en crise. Les inondations de mai 2016 ont saccagé les pâtures. Durant l’année, 4 % des exploitations – soit 460 – ont mis la clé sous la porte. La production nationale a chuté de 12 %, avec 9 895 millions de litres produits.

Deuxième année noire

L’année 2017 ne se présente guère mieux : depuis le mois janvier, de nouvelles pluies ont affecté la troisième région laitière, à l’ouest de la province de Buenos Aires. Les perspectives de production sont peu encourageantes : 8 000 millions de litres, soit une nouvelle baisse de 20 %. Pour réduire leurs coûts, les éleveurs ont vendu une partie de leurs cheptels.

Le malheur des uns faisant le bonheur des autres, les éleveurs des zones épargnées ont vu les prix remonter légèrement, à 0,34 € par litre (80 % de plus qu’en mars 2016), selon la Direction de production laitière de Buenos Aires. L’Argentine est le deuxième pays producteur de lait d’Amérique latine, après le Brésil avec ses 33 000 millions de litres par an.

Tout reconstruire

Jusqu’ici, son principal débouché à l’exportation était le lait en poudre. « Aujourd’hui, on ne produit que pour le marché intérieur », regrette Guillermo Miretti, président de l’Association des éleveurs d’holando argentino, la principale race laitière du pays. Le lait est vendu à des coopératives ou des sociétés privées. Cinq marques principales se partagent 61 % du marché : la Serenísima, Sancor, Danone, Molfino et Ilolay. Une minorité d’éleveurs transforment et vendent en circuits courts.

L’ambiance était morose à la foire agricole Expo Lechera, début avril à Buenos Aires : seulement dix éleveurs de la race holando et trois de la race jersey ont apporté des animaux pour les concours. Et une vente aux enchères de vaches a été annulée faute d’acheteurs. Teodoro Mulder, éleveur, s’inquiète : « On espère que les prix des intrants n’augmenteront pas de façon démesurée avec l’inflation. Les producteurs ont besoin d’investir dans leurs installations et remettre en état les salles de traite abîmées par les inondations. Sans compter les nouveaux bovins à acheter pour reconstituer les troupeaux. »

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