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Verdissement La ligne de crête Verdissement La ligne de crête

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C’est le débat qui agite le Parlement européen, saisi de la question à l’occasion de l’Omnibus réglementaire, ce fourre-tout législatif européen qui, décidément, touche à tous les sujets.

 

Quelques députés européens – sous l’impulsion du Bavarois Albert Dess – ont lancé une offensive « simplificatrice » de cet outil, symbole de la dernière réforme de la Pac. L’initiative prend de plus en plus les allures d’une opération de démantèlement au sein de la commission de l’agriculture du Parlement européen.

 

Car, si cette approche a, peut-être, de quoi séduire certains, fatigués de donner sans cesse des gages aux « environnementalistes » les plus extrêmes, notamment Outre-Rhin, l’initiative a de quoi surprendre… et peu de chance de passer la rampe de lancement. Elle pourrait même se révéler plutôt contre-productive.

 

Au moment où la Commission s’apprête à réexaminer la question du glyphosate – en sursis jusqu’à la fin de l’année seulement – et qu’elle suggère de supprimer les pesticides sur les zones d’intérêt écologique, l’enjeu est, certes, de simplifier, mais il est aussi de parvenir à créer les conditions d’un débat plus serein sur les dossiers associant agriculture, environnement et science. Un défi de taille !

Au-delà des provocations, l’urgence est donc de sortir des positions caricaturales et de saisir chaque occasion pour construire et inspirer une approche environnementale cohérente, avec une ambition de production réelle et durable plutôt que de laisser le champ libre à ceux tentés de prescrire des règles qui portent en elles les germes de la décroissance. Bref, de choisir ses combats.

Les prochains mois seront cruciaux au plan européen pour mener les bonnes batailles sur les dossiers environnementaux, et démontrer que l’agriculture est non pas un problème mais une solution. Que le verdissement est, certes, complexe mais que les zones d’intérêt environnemental n’ont pas dramatiquement changé la vie sur le terrain, à condition de garder une certaine souplesse, y compris sur la question des pesticides.

 

Il a permis d’encourager et de valoriser des pratiques agricoles durables sur 70 % des terres agricoles, en théorie sans approche trop tatillonne des administrations. Mais, dans la pratique, de premiers chiffres informels circulent avec, par exemple, à peine plus de 10 % d’agriculteurs ayant dû réellement changer leurs méthodes de travail, notamment du fait de la diversification des cultures.

 

Il s’agit sans doute là d’un épouvantail. Mais d’un épouvantail à évaluer soigneusement avant de le décrier. Le faire évoluer positivement, plutôt que de chercher à le démanteler, pourrait s’avérer plus judicieux.

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