Franche-Comté Échanges sur les droits des femmes
Haute-Saône. La commission des agricultrices a organisé une rencontre entre femmes pour faire un point sur leur situation.
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À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, des agricultrices de Haute-Saône se sont réunies sur la ferme d’Anne-Laure Gaumet, à Bougey, le vendredi 6 mars. Un moment important pour Anne Robin, présidente de la commission des agricultrices du département, car « cela permet à chacune d’évoquer sa situation, en confiance, avec d’autres femmes exerçant la même profession et de se sentir mieux comprises ». Au cœur des préoccupations, le statut des agricultrices. Pour Anne Robin, « il y a encore trop de femmes déclarées comme collaboratrices ou aides familiales. Elles n’auront pas droit à des retraites décentes. C’est pourquoi nous étudions ce dossier avec la MSA pour faire évoluer leurs droits sociaux. »
La réunion a été l’occasion d’échanger sur le congé maternité. La durée légale de celui-ci est fixée à seize semaines. Depuis le 1er janvier 2019, comme pour les salariées, la durée minimale d’arrêt de travail des assurées non-salariées agricoles est portée à huit semaines.
Indemnité journalière
La nouvelle indemnité journalière forfaitaire, accordée seulement si l’allocation de remplacement n’est pas versée, ne concerne que les cheffes d’exploitation, pas les conjointes collaboratrices ou les aides familiales. Une prise en charge différente selon le statut de l’exploitante dénoncée lors de la réunion. En outre, Anne-Laure Gaumet, mère de trois enfants, estime que « l’allocation de remplacement ne répond pas à la réalité du terrain. Elle ne comble pas l’ensemble du travail effectué par une agricultrice. Il n’est prévu que pour une tâche précise, la traite par exemple, mais pas pour la comptabilité dont la femme a souvent la charge. » Enfin, Anne Robin note « un manque d’information global compte tenu de sa complexité ».
Quant à l’égalité femmes-hommes en agriculture, Anne Robin et Anne-Laure Gaumet, engagées dans différentes instances syndicales ou associatives, constatent que les mentalités évoluent lentement.
Les réflexions discriminatoires persistent ici ou là, car « un homme a du mal à accepter qu’une agricultrice puisse le dépasser, et réussir mieux que lui », conclut Anne-Laure Gaumet.
Jean-Pierre Amet
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