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Pays de la Loire Éleveurset naturalistes dialoguent

Maine-et-Loire. Sur fond de renouvellement des contrats Natura 2000, le parc naturelLoire-Anjou-Touraine confirme l’impact positifde l’élevage sur la biodiversité.

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Éleveur allaitant à Saint-Sulpice, dans le Maine-et-Loire, en bordure de la Loire, François Pelletier exploite 85 ha, dont 14 ha de prairies pérennes situées en zone inondable. « Pour ces parcelles, j’ai souscrit des contrats Natura 2000. Ils arrivent à échéance en 2020 et je ne sais pas si je les renouvellerai. Les contraintes administratives sont fortes et ne tiennent pas assez compte des réalités de l’élevage », a-t-il expliqué le 21 mai, lors de la rencontre « bout de prairie », organisée par la chambre d’agriculture et le Parc naturel régional (PNR) Loire-Anjou-Touraine.

Les deux structures coaniment la démarche Natura 2000 dans le site « Vallée de la Loire des Ponts-de-Cé à Montsoreau », qui couvre 5 161 ha. « Le parc est conscient des contraintes et des difficultés - notamment dans le versement des aides compensatoires - liées à ces contrats. Mais nous voulons répéter aux éleveurs l’importance de ces prairies. Si leur biodiversité se maintient, voire se développe, c’est parce qu’il y a de l’élevage », a défendu Lucile Stanicka, chargée de mission.

Un fourrage très riche

L’an dernier, le parc a chargé le naturaliste Arnaud Cochard de cartographier la flore des quelque 5 200 ha. Ce travail s’achèvera en janvier prochain. D’ores et déjà, plus de 200 espèces ont été repérées, dont certaines sont protégées à l’échelle régionale ou nationale. « Sur une parcelle de 9,5 ha de François Pelletier, qui est à la fois pâturée et fauchée, j’ai trouvé 61 espèces et sous-espèces », précise le naturaliste.

Cette richesse floristique n’échappe pas à l’éleveur : « Elle développe l’appétence des animaux. Cela m’évite aussi de leur apporter des compléments ou des minéraux. » Ces prairies sont par ailleurs très résilientes. « En juin 2016, elles sont restées sous l’eau quatre semaines. Après la décrue, le nombre d’espèces était tombé à dix contre quarante un an plus tôt. Mais dès 2018, il était remonté à trente », illustre Odile Chancerelle, de la chambre d’agriculture. Anne Mabire

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