Meurthe-et-Moselle « Cultivons mellifère ! »
Des agriculteurs du secteur de Toul étudientles pratiques respectueuses de l’activité apicole.
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Les adhérents du Comité agricole du pays toulois (CAPT) sont partis d’un constat : les populations d’abeilles et autres pollinisateurs déclinent fortement. « Les études menées par l’Adage (1) montrent que c‘est, avant tout, le manque de ressources alimentaires qui est en cause. Puis viennent les maladies et les traitements insecticides, explique Michel Grosjean, président du CAPT. La disparition des structures de polyculture-élevage et parallèlement la baisse de la biodiversité expliquent ce phénomène. Mais plutôt que d’opposer agriculteurs et apiculteurs, nous avons décidé de travailler avec Api-Est, la fédération régionale des apiculteurs. Nous allons mener des essais afin d’obtenir des références techniques pour améliorer l’activité apicole. Ces essais permettront de mieux appréhender le pouvoir mellifère des cultures locales. Quelles sont les espèces les plus intéressantes ? Quels couverts végétaux d’été permettent de fournir une alimentation continue et de qualité aux abeilles ? »
Un suivi sur cinq ans
Pour répondre à ces questions, le CAPT met à la disposition de plusieurs apiculteurs deux remorques de transhumance spéciales : des instruments de mesure connectés sont placés sous les ruches et permettent de suivre au quotidien leur poids, donc la fabrication de miel. Les informations sont transmises sur les smartphones des apiculteurs. Ces remorques seront véhiculées de parcelle en parcelle, sur les différents secteurs de la petite région, pour collecter le maximum de données. Le suivi doit durer cinq ans. Un stagiaire de 3e cycle sera recruté afin d’analyser les essais. L’opération, fédératrice, est soutenue par plusieurs partenaires, dont la Coopérative agricole lorraine, la chambre d’agriculture, le conseil départemental. Elle bénéficie du soutien financier des fonds Leader de l’Union européenne. « Lorsque les apiculteurs parviendront à nourrir leurs abeilles sans avoir à déplacer les ruches, ce sera un réel progrès », estime Hubert Durupt, président d’Api-Est. Le CAPT espère faire essaimer ces bonnes pratiques dans d’autres régions. Dominique Péronne
(1) Association pour le développement de l’apiculture du Grand-Est.
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