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Centre-Val de Loire Le retour des bergers des plaines

Les céréaliers et les éleveurs ovins travaillent de plus en plus ensemble.

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La mixité ovins-cultures n’est pas nouvelle dans les plaines céréalières de la région Centre-Val de Loire. Après un abandon dans les années soixante-dix, et bien que les chiffres des installations ovines soient encore très faibles (création de cinq ateliers secondaires en 2017 sur la région), de nouvelles formes de partenariats émergent entre les éleveurs et les céréaliers.

Cindy Boistard, 35 ans, ancienne comptable, est en cours d’installation comme éleveuse ovine. À Oizon dans le Cher, elle possède 175 brebis et a fondé son système sur le pâturage, en partenariat avec l’exploitation de son mari Damien, céréalier. Les brebis pâturent 15 ha de prairie au printemps, et les couverts à l’automne. Depuis le 1er août, elles mangent quotidiennement 900 m2 de repousses de colza.

Tous les jours, Cindy les change de place. « Je ne leur donne rien d’autre à manger, ni de traitement antiparasitaire, et elles sont magnifiques ! En cette période de sécheresse, c’est très appréciable. » Son époux partage son avis : « Elles apportent de la fumure et broutent tout, y compris les adventices. C’est une piste pour se passer du glyphosate. Mais avec 10 ha pâturés en deux mois et demi, il faudrait 2 500 brebis sur les 160 ha de colza ! Cependant, il n’y a que très peu d’élevages aux alentours. »

Une transhumance en Beauce

Pas simple de trouver des éleveurs en zone de plaine. Alexis Durand, jeune berger de 24 ans, a rencontré Cédric Cormier, céréalier, par l’intermédiaire du syndicat ovin du Loiret. À Yèvre-la-Ville, au nord du département, il vient d’organiser une transhumance en pleine Beauce de ses 59 brebis vers un champ de luzerne. « C’est un échange gracieux “crotte contre herbe”. Tout le monde est gagnant », juge Alexis, qui ne possède pas encore de foncier. Les brebis devraient rester dans la luzerne et les couverts jusqu’à la fin de l’hiver. Ensuite, l’éleveur espère travailler avec des collectivités locales, et revenir l’été sur les terres de Cédric.

Afin de développer ces relations, après les chambres d’agriculture, la coopérative ABS et le Ciirpo planchent sur Oviculture, un outil pour simuler des ateliers ovins chez les céréaliers, et sur un modèle de contrat entre les deux parties.

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