Hauts-de-France Les pommes de terre s’écoulent difficilement
Les stocks trouvent preneurs petit à petit, mais à des prix dérisoires.
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Avec la fermeture des restaurants et des cantines liée au Covid-19, la consommation de frites surgelées a chuté. Les industriels français et belges ont revu leur production à la baisse ett les pommes de terre sont restées dans les exploitations. Si les stocks s’élevaient, il y a un mois, à 450 000 tonnes, les agriculteurs ont, depuis, cherché tous azimuts à s’en débarrasser, provoquant un effondrement des cours sur tous les marchés. « Un volume important est parti en alimentation animale, mais il est difficile d’évaluer les stocks encore en ferme, reconnaît Nicolas Loingeville, de Sercus (Nord). Je produis pour le marché du frais. Depuis le confinement, j’ai vendu des pommes de terre en Europe de l’Est, mais à un tiers du prix normal. Il m’en reste 300 tonnes. »
Une perte de 60 000 €
« Nous estimons les stocks à entre 20 000 et 30 000 tonnes chez nos adhérents », précise Bertrand Achte, président du Gappi, groupement de producteurs livrant McCain. Et Alain Dequeker, producteur à Avesnes-le-Sec (Nord), d’ajouter : « Les transformateurs, comme McCain ou Aviko, ont payé aux agriculteurs tous leurs contrats, même ceux qu’ils n’ont pas réceptionnés, mais pas le surplus. Or, pour les honorer, chacun en produit un peu plus. » Entre l’export, l’élevage et la reprise des achats par les industriels belges, petit à petit, ses stocks trouvent preneurs, mais entre 5 et 50 €/t, contre 125 à 150 €/t en février. « Au début de la crise du Covid-19, j’avais encore 3 800 tonnes, que j’ai réussi à écouler, précise-t-il. Mais la production a perdu plus de 80 % de sa valeur, ce qui représente une perte 60 000 € pour moi. »
Les producteurs, avec l’appui de Xavier Bertrand, président des Hauts-de-France, demandent une aide d’urgence au ministre de l’Agriculture. Ils voudraient également que soit indemnisé l’achat des plants qui vont être détruits, car une partie des contrats 2020 ont été annulés. « Nos voisins néerlandais vont bénéficier d’une aide de 50 M€, et belges de 20 M€ », note Bertrand Achte.
Blandine Cailliez
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