Paca Du houblon made in Provence
Dans le cadre d’un projet porté par l’association La Bière de Provence, Ghislain et Valérie Sévenier ont planté du houblon bio pour fournir des microbrasseries, dont la leur.
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Planter du houblon en Provence, qui plus est bio ? C’est le projet dans lequel se sont aventurés Valérie et Ghislain Sévenier, en avril 2018. « Nous avons mis en place 120 plants d’une dizaine de variétés que nous avons palissées à la verticale sur des fibres de coco », annonce le couple, dont l’exploitation se situe à Entraigues-sur-la-Sorgue, dans le Vaucluse.
Valérie s’est installée la première, en 2015, avec 200 poules pondeuses. Pour que Ghislain puisse la rejoindre, ils ont décidé de se lancer dans la fabrication de bières artisanales. Leur microbrasserie est sortie de terre en décembre 2019. « Nous allons brasser nos bières avec notre houblon », annonce Ghislain, qui a récolté 19 kg de feuilles fraîches l’an passé, soit 8 kg une fois séchées. Ils espèrent aussi approvisionner les brasseurs locaux. Pour débuter, les deux agriculteurs ont suivi une formation auprès de Jordi Sanchez, un producteur espagnol. Il les a orientés sur le mode de conduite et le choix des variétés : fuggle, centennial, magnum, wilamette, nugget, glacier, cascade…
Besoins en eau
Ils ont bénéficié de cet encadrement grâce à un projet expérimental porté par l’association La Bière de Provence, qui fédère les acteurs de la filière brassicole du Sud-Est. « Hormis en Alsace, la production de houblon est quasi inexistante en France, annonce Laura Guitot, coordinatrice générale. Au point que les brasseries sont obligées d’importer cette matière première. »
D’où l’idée de tester la culture du houblon en climat méditerranéen. « Nous avons mis en place sept parcelles d’essai, expose Mégane Verchambe, conseillère et animatrice production végétale au sein d’Agribio 04. Nous suivons le cycle végétatif, la pression phytosanitaire, le rendement… avec pour objectif de constituer un référentiel technico-économique. » L’un des enjeux est de connaître les besoins en eau de la plante. Cet aspect sera étudié au lycée d’agricole d’Aix-Valabre, où une parcelle expérimentale est sur le point de voir le jour. Le champ de Ghislain et Valérie fait partie de l’essai. À terme, ils prévoient une production de 2 000 l par an, nécessitant de 4 à 10 kg de houblon sec.
Chantal Sarrazin
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