Bouches-du-Rhône Mobilisés pour leur abattoir

«Sans l’abattoir de Tarascon, les éleveurs de taureaux ne pourront plus se prévaloir de l’appellation d’origine protégée Camargue. Quant à ceux qui ont des ovins, ils devront se rendre à Sisteron, dans les Alpes-de-Haute-Provence », lance Christian Trouillard, propriétaire d’un cheptel de 10 000 ovins, à Istres.

Devant la menace de fermeture de cet établissement, géré par la société Alazard & Roux et en redressement judiciaire depuis avril 2018, les agriculteurs ont décidé de le reprendre avec le soutien des collectivités. Le plan de redressement, validé par le tribunal de commerce en octobre, prévoit la création d’une Sica. Elle sera détenue à 80 % par les exploitants et à 20 % par les metteurs en marché et les organismes professionnels. Elle va gérer l’abattoir.

Des collectivités

Les locaux, rachetés par la communauté d’agglomération Arles Crau Camargue Montagnette (ACCM) pour un montant de 3,6 millions d’euros, seront loués à la Sica. « Nous disposons d’un volume de 2 000 tonnes d’abattage par an, dont 1 350 de bovins et 700 d’ovins, ce qui est suffisant pour faire tourner l’outil », relève Sébastien Attias, chef du pôle développement technique à la chambre d’agriculture. Cent cinquante éleveurs sont regroupés au sein de la Sica, qui en espère le double. Une nouvelle chaîne ovine va être créée. « Elle permettra de multiplier par deux les cadences d’abattage des moutons et d’ouvrir une chaîne pour les porcs », précise Christian Trouillard.

Autre investissement prévu : une bergerie ventilée attenante à l’abattoir. Pour faire fonctionner cette structure, les éleveurs doivent également acquérir le matériel. Au total, ils vont investir 1,5 million d’euros, dont une partie avec l’aide des collectivités.

La reprise de l’activité est espérée pour le début de l’année prochaine.

Chantal Sarrazin