Pyrénées-Orientales Inquiétudes autourdu marché de gros
Cent quatre-vingts agriculteurs vendent sur le marchéde gros et veulent développer ce pôle de distributionde produits locaux.
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«Est-ce que Perpignan Méditerranée Métropole veut développer le marché de gros ? C’est pourtant le moment, alors que la demande pour un approvisionnement local progresse », interroge Alain Figuère, maraîcher et président de l’association des producteurs du marché de gros de Perpignan. Ce dernier appartient à la métropole, qui a investi 5,5 millions d’euros (M€), en 2015, dans la rénovation du carreau des producteurs. Mais dès 2016, celle-ci a mis en vente la halle aux grossistes, à côté. « Elle n’était occupée qu’à 37 %. Et nous devions investir pour la rénover », justifie Hélène Billes-Bobo, responsable du développement économique à la métropole.
La vente, signée en 2019, inquiète les utilisateurs. « Les détaillants, qui nous prennent des fruits et des légumes, complètent leurs achats auprès des grossistes. Ces derniers assurent ensuite une partie des livraisons. Nous avons besoin d’eux », explique Alain Figuère.
Même point de vue à la fédération nationale des marchés de gros, qui rappelle, dans un courrier envoyé à la métropole, que la synergie entre producteurs et grossistes reste essentielle.
Élargir la clientèle
Avant la vente, la halle a été sortie du périmètre du marché. Un grillage avec deux portails sépare les deux zones. « Cela complique la circulation, note Christelle Ribera, grossiste et présidente de l’association de défense du marché de gros. Que fera le nouveau propriétaire ? Ce n’est plus une collectivité mais un privé qui va gérer la halle. Nous n’avons aucune information sur son projet. »
L’association des producteurs et l’association de défense ont déposé des recours pour faire annuler la vente. De son côté, la métropole avance que l’acte de vente contient une clause garantissant le maintien de l’activité dans le secteur alimentaire durant quinze ans. Mais après ? En périphérie de Perpignan, la pression foncière est forte. La ceinture verte reste malgré tout dynamique et produit une belle gamme de fruits et légumes. Sur le carreau, des détaillants, restaurateurs et grossistes s’approvisionnent auprès des producteurs. En partenariat avec la chambre d’agriculture, la métropole a mis en place trois carreaux pour le bio, les viandes et les fromages. « Ne cassons pas l’outil, continuons au contraire à le développer ! », lance Alain Figuère.
Frédérique Ehrhard
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