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Nord-Ouest La suie donne des sueurs froides

La Seine-Maritime, l’Aisne, la Somme et l’Oise lancent des analyses des produits agricoles suite à l’incendie de l’usine Lubrizol, à Rouen.

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Les suies d’hydrocarbures, issues de l’incendie ayant ravagé l’usine de lubrifiants Lubrizol au nord de Rouen en Seine-Maritime, dans la nuit du 25 au 26 septembre, sont retombées dans les heures et les jours suivants sur un vaste périmètre. Elles affectent 112 communes de Seine-Maritime, 40 de l’Oise, 39 de la Somme, 14 de l’Aisne et 5 du Nord Pas-de-Calais.

Très vite, les pouvoirs publics ont demandé aux agriculteurs concernés par les retombées de stopper toutes les récoltes et toutes les livraisons de produits animaux ou végétaux ayant pu être contaminés. Les bêtes ont souvent dû être rentrées et nourries avec des stocks de fourrages non souillés.

« Les agriculteurs sont inquiets. La priorité est d’effectuer des prélèvements afin de lever le doute. Il peut y avoir des métaux lourds, des dioxydes, du plomb, donc le principe de précaution s’applique pleinement », a déclaré le préfet de l’Oise, Louis Le Franc, le 30 septembre, à l’issue d’une réunion à Beauvais avec des représentants du monde agricole. Les premiers résultats d’analyse devaient être publiés dans la semaine.

Le ministre de l’Agriculture, Didier Guillaume, a promis le 30 septembre une indemnisation totale aux agriculteurs. « Vous devrez être indemnisés en totalité, d’abord par des avances », a-t-il déclaré à des éleveurs laitiers, lors de la visite de leur exploitation à Bois-Guillaume, près de Rouen.

Quelles indemnisations ?

Le ministre a parlé d’« avances de trésorerie rapides ». Au moins 1 800 agriculteurs ont été touchés par les suies de l’incendie, a indiqué le lendemain le ministère de l’Agriculture, selon lequel les premières compensations pourraient intervenir sous une dizaine de jours. Il a précisé que les agriculteurs qui ne peuvent pas vendre leurs productions seront dédommagés grâce au Fonds de mutualisation du risque sanitaire et environnemental (FMSE).

« Le FMSE est tout à fait habilité pour accompagner les agriculteurs victimes de sinistres environnementaux. On a eu déjà quelques cas individuels d’agriculteurs à proximité d’usines », a assuré le président du Fonds, Joël Limouzin. Mais « je ne vois pas pourquoi ce sont les cotisations des agriculteurs qui iraient financer un sinistre qui a été causé par un tiers et dont ils ne seront en aucune manière responsable », a-t-il ajouté. A.Du., A.Co. avec AFP

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