Hauts-de-France L’AOC valorise les prés-salés
Les dix éleveurs de la baie de Somme bénéficient depuis 2006 d’une AOC pour la vente de leurs agneaux.
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Dans la baie de Somme, entre la fin mars et la mi-décembre, Roland Moitrel surveille chaque jour sa troupe de 1 800 brebis. Sur les 500 ha de prés salés qui lui sont alloués, 300 sont d’origine domaniale – appartenant donc à l’État – et 200 du territoire de la commune. « La troupe regroupe les brebis de quatre exploitations, explique l’éleveur de Saint-Valery-sur-Somme. Au total, nous sommes dix éleveurs dans la baie pour 3 600 brebis et une surface exploitée de prés salés de 1 300 ha. »
À chaque marée un peu forte, soit environ tous les quinze jours, les bergers sont obligés de rentrer leurs moutons à la bergerie. L’association des éleveurs a obtenu en 2006 une AOC pour leur agneau de prés salés. Ce qui leur a permis de communiquer et de valoriser la viande persillée et rouge de leurs jeunes animaux dans les boucheries et les restaurants de la côte. Une partie des agneaux sont transformés par la conserverie Saint-Christophe, à Argoules, dans la Somme. Ce qui vaut aux agneaux prés-salés de la baie de se retrouver aussi sur les étals d’épiceries fines parisiennes.
Des animaux vendus 10 €/kg
« Les agneaux doivent être nés et élevés dans la zone de l’AOC, précise Bruno Leclercq, de l’Association ovine Nord Picardie. Ils doivent être nourris sous la mère de 60 à 90 jours et passer au minimum 75 jours en pâturage maritime. Ils sont vendus au minimum à 135 jours et au maximum à un an, et doivent peser au moins 16 kg. »
Les agneaux sont vendus à 10 €/kg, contre 6,5 €/kg pour les animaux standard, ce qui procure aux éleveurs une bonne valorisation. « Mais nous avons des contraintes et le nombre d’agneaux vendus est plus limité qu’en élevage traditionnel, souligne Roland Moitrel. Nous avons davantage de pertes, le taux de mortalité est proche de 15 %, contre 8 à 10 % pour les élevages des terres. » Sept races ont été retenues dans le cahier des charges de l’AOC : suffolk, île-de-france, roussin, vendéen, rouge de l’Ouest, hampshire et boulonnais. « Les races peuvent être croisées entre elles, pour gagner en rusticité, ajoute l’éleveur. C’est important, car les conditions sont assez difficiles. Il fait plus froid qu’à l’intérieur des terres. Seul l’achat de béliers reproducteurs de race pure est obligatoire. » Blandine Cailliez
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