Lorraine Marché de niche pour la « perle des foins »
Dix agriculteurs du parc naturel régional de Lorraine commercialisent du foin de prairies remarquables auprès d’un zoo et d’animaleries.
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Il n’y aura pas de récolte à la période classique, en ce mois de mai, sur les 80 hectares de prairies destinés à la « perle des foins », mais une fauche tardive, en juin, donc un fourrage particulièrement riche en espèces de toutes sortes, graminées et légumineuses. « La récolte totale, environ 250 tonnes, est commercialisée pour une grosse partie auprès du zoo d’Amnéville, en Moselle, et conditionnée en grosses bottes. Nous en vendons aussi dans le rayon animalerie des magasins verts et des supermarchés de la région, en sacs de 30 litres, pour 1 kg de matière. Le prix du sac est d’environ 5,5 € », explique Gautier Griffaton, salarié du Gaec Romé à Royaumeix (Meurthe-et-Moselle).
Jean-Claude Eulriet, de Bruley, fait partie des dix agriculteurs qui se sont associés autour de cette microfilière. « Les surfaces que chacun y consacre sont variables. Elles vont de 3 à 20 hectares, comme moi, qui suis le plus gros fournisseur, souligne-t-il. L’an passé, c’était compliqué avec la mauvaise année climatique, mais chacun fait son maximum pour sécuriser l’approvisionnement des clients. »
Le parc naturel régional de Lorraine (PNRL) dans le périmètre duquel sont situées les exploitations, est à l’origine de la démarche. « L’objectif est de valoriser la production de ces prairies à haute valeur environnementale, précise Anne Vivier, chargée de mission “agriculture durable” au PNRL. Une prairie fertilisée donne 6 à 7 tonnes de matière sèche à l’hectare. Mais de 2 à 3 t MS/ha, sans amendement comme ici. L’absence de fertilisation permet une importante richesse floristique. Une soixantaine d’espèces sont répertoriées dans les parcelles engagées. En 2015, nous avons lancé une étude de marché auprès des animaleries. Elles ont répondu favorablement, ainsi que le zoo, intéressé par une alimentation locale pour ses herbivores. »
Bientôt un animateur
L’Ensaia (1) de Nancy a réalisé des études pour définir la richesse nutritive des fourrages. Des réunions de présentation du projet ont été organisées. Dix agriculteurs se sont engagés pour une surface totale de 80 hectares en 2017.
Pour continuer à développer cette microfilière, un animateur sera embauché cet automne, pour la partie commercialisation. Une ensacheuse est en cours de fabrication, grâce à un partenariat avec un lycée technique de Metz. Le groupe espère doubler la surface en production d’ici deux ans, avec une partie labellisée en bio.
Dominique Péronne
(1) École nationale supérieure d’agronomie et des industries alimentaires.
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