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Lot-et-Garonne Caussade, « lieu sacré » à défendre

Le bras de fer se durcit autour du lac de Caussade entre la chambre d’agriculture, tenue par la Coordination rurale, et l’État.

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Le 2 mai, la préfète du Lot-et-Garonne, Béatrice Lagarde, a signé un arrêté de cessation des travaux de la retenue d’eau de Caussade, dans le Lot-et-Garonne. La jugeant illégale, elle exige la remise en état du site d’ici à dix-huit mois après démolition de la digue. La préfète ordonne la consignation d’un million d’euros de la chambre d’agriculture pour garantir la tenue des travaux et leur financement.

Quinze emplois sur la sellette

La chambre d’agriculture a présenté sa riposte lors d’une conférence de presse le 9 mai. Serge Bousquet-Cassagne, son président, demeure déterminé. « Si le million d’euros est réellement bloqué, nous licencierons les quinze dernières personnes recrutées à la chambre. La préfecture, ou le ministère, n’auront qu’à les embaucher ! » Car il n’y a pas de doute pour l’élu de la Coordination rurale, syndicat majoritaire à la chambre, c’est toujours le ministère de la Transition écologique qui mène la danse.

La retenue est actuellement en eau et la chambre n’a aucune intention d’ouvrir la brèche exigée par la préfecture. « Je lance un appel à la mobilisation. Le moment venu, venez défendre ce lieu sacré qu’est le lac de Caussade ! », a-t-il proféré, persuadé que les agriculteurs seront prêts à renouveler l’épreuve de force qui les avait opposés aux gendarmes cet hiver, lors d’une tentative de pose de scellés sur les engins de chantier.

Le lac, d’une capacité de 920 000 m3 a reçu le feu vert de la préfecture en juin 2018, avant qu’il ne soit retiré en octobre, après intervention des ministères de l’Agriculture et de la Transition écologique. Les agriculteurs ont malgré tout entamé les travaux et les ont menés à bien cet hiver. Recevant en février partisans et opposants du lac, le ministre François de Rugy avait plaidé pour une « solution alternative » et, selon le maire d’Agen, Jean Dionis du Séjour, favorable au projet, avait ouvert la voie à une « nouvelle instruction du dossier ». Pour Serge Bousquet-Cassagne, cependant, « l’alternative, c’est la friche ! » Il semble que l’heure ne soit plus à la discussion, mais au conflit.

A. Cœuru et I. Logvenoff

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