Hauts-de-France Bovins : une alimentation régionale
Tereos a lancé un mélange d’aliment à base de pulpe surpressée, mais aussi de luzerne et de coproduits de l’amidonnerie, issus de ses autres activités.
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Comme six autres éleveurs adhérents de Tereos, Francis Coulon, de Buigny-l’Abbé (Somme), utilise depuis quatre mois une ration à base de pulpes de betteraves surpressées, mixées avec des fourrages de l’exploitation et d’autres coproduits de sa coopérative. Cette nouvelle ration lui a permis de baisser le coût alimentaire de ses vaches laitières de 121 à 105 €/1 000 litres de lait, prestations pour le mélange et le conseil, de 8 €/t, comprises.
« Tereos vend depuis toujours des pulpes de betteraves à ses adhérents éleveurs, mais produit aussi de la luzerne déshydratée en Champagne, des coproduits issus de l’amidonnerie, des drèches et solubles de blé riches en protéines, et coproduits du maïs, explique Mélanie Blondiaux, responsable du service agricole à la sucrerie d’Attin. Ces autres produits étaient, en général, vendus à des fabricants d’aliment du bétail. Depuis quelques années, des adhérents nous demandaient de pouvoir en acheter en direct. »
C’est ce qui a poussé la coopérative à s’intéresser à l’alimentation des animaux. Elle s’est rapprochée d’un nutritionniste et a mis au point un mélange à base de pulpes de betteraves surpressées et d’autres composants, prémixé avec les fourrages de l’exploitation, et adapté à chaque élevage. Baptisé Pulp’Mix, cette solution n’exclut pas le recours à des correcteurs azotés, mais laisse une large place aux aliments produits dans la région et non OGM.
Ration mieux valorisée
« La nouvelle ration a été étudiée avec un conseiller en nutrition, précise Francis. Le mix a été réalisé sur l’exploitation, en novembre, par une entreprise de travaux agricoles, avec une mélangeuse de 46 m3. Les 300 tonnes du mélange sont composées de 135 tonnes de pulpes surpressées, 100 tonnes d’ensilage de maïs, de l’ensilage d’herbe, de la luzerne enrubannée, ainsi que des coproduits issus de l’amidonnerie. Elles ont été stockées comme de l’ensilage. » L’exploitant avait prévu de distribuer 22 kg du mélange par vache et par jour, 36 kg d’ensilage de maïs, 800 g de paille, des correcteurs azotés et des minéraux.
« Dans certains élevages, avec ce prémélange, la production de lait augmente, souligne Francis Coulon. Chez nous, elle est restée stable, mais les vaches en ont consommé moins. Le silo, calculé pour quatre-vingt-dix jours, a duré quatre mois. Les vaches ont mieux valorisé la ration. D’après le contrôle laitier, le taux de refus dans les bouses, est passé de 11 à 7 %. En plus des économies sur l’aliment, nous avons aussi gagné un quart d’heure par jour sur la distribution. »
Blandine Cailliez
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