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Pays de la Loire (Vendée) Un été très sec mais pas critique

Les aménagements réalisés en Vendée pour l’irrigation ont permis de traverser canicule et sécheresse sans trop d’encombre.

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«L’irrigation se fait essentiellement à partir d’étangs et de réserves. Le stockage a lieu en hiver. En été, l’irrigation est déconnectée du milieu. » Éric Faure, conseiller irrigation à la chambre d’agriculture de Vendée, dresse le bilan d’un été rude pour l’agriculture : « Il a fait très chaud, très sec et pendant longtemps. Mais pour l’irrigation, tout s’est bien passé. »

Ce constat est dû à la politique mise en place depuis dix ans dans le département, avec un programme de substitution « qui porte aujourd’hui ses fruits ». Dans le sud, en bordure d’un marais poitevin particulièrement sensible sur le sujet de l’eau, vingt-cinq réserves collectives ont été aménagées. Elles ont été portées par des syndicats mixtes auxquels ont adhéré les communes qu’elles permettent d’irriguer. Ces syndicats, propriétaires des retenues, ont pour raison d’être : la bonne gestion du marais, le suivi de ses canaux, le curage des fossés, la circulation de l’eau…

Les agriculteurs n’y sont pas représentés en tant que tels. Ce sont donc les communes qui décident du partage de l’eau et des priorités. Et les élus qui en ont la charge, sont de tous bords politiques, ce qui apaise les éventuelles tensions. « À travers eux, c’est bien la collectivité qui est responsable des ouvrages », observe Éric Faure.

Retenues collinaires

Plus au nord, dans le bocage vendéen, le système est différent. Il s’agit cette fois de petits étangs, des retenues collinaires, gérés par les exploitants qui les ont aménagés. Là encore, le stockage se fait durant l’hiver pour une utilisation estivale.

Les choix faits par la Vendée pour son irrigation ont également une incidence sur les nappes phréatiques. Cette année, malgré le cruel manque d’eau, leurs niveaux sont restés de 2 à 3 m plus élevés que ce qu’ils étaient il y a dix ans, avec l’aménagement des réserves. « Les volumes prélevés ont diminué de 20 %, souligne Éric Faure. Le stockage concerne 40 % des 80 % restants. Seul le reste est prélevé dans les nappes. » Le marais poitevin en tire aussi des effets bénéfiques, avec des canaux en eau pour le passage des barques et des touristes tout au long de l’été.

Quant à l’eau potable, elle provient majoritairement de barrages et l’approvisionnement humain n’est donc pas concurrent de l’agriculture. La chambre d’agriculture départementale souhaiterait aller plus loin et « faire encore mieux pour l’eau potable, les milieux et l’agriculture ». En montrant que la politique menée depuis dix ans a eu des effets bénéfiques, elle espère obtenir la possibilité d’aménager à nouveau trois petites réserves collectives.

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