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Hauts-de-France (Pas-de-Calais) Rebondir après un classement en zone polluée

Des agriculteurs situés près de l’ancienne usine MetalEurop doivent se réorienter vers des cultures non alimentaires.

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Les exploitations touchées par la pollution liée à l’usine MetalEurop de Noyelles-Godault, à la limite du Nord et du Pas-de-Calais, auraient pu disparaître. Vingt-deux des trente-quatre agriculteurs concernés ont décidé de se regrouper dans l’association Agriculture et enjeux de territoire, pour se battre et trouver des solutions pour leurs productions. « Autour de l’usine, la zone 1, d'une trentaine d’hectares, la plus polluée, a été reboisée, explique Romain Vion, agriculteur à Auby (Nord) et président de l’association. Depuis l’arrêté de mai 2015, la surface concernée par les zones 2 et 3, moins polluées, est passée d’environ 300 à 734 hectares, et la vente des productions issues de ce périmètre est réglementée. Les récoltes sont systématiquement analysées et, en fonction des résultats, aiguillées soit vers l’alimentation humaine, soit vers l’alimentation animale, où les normes sont un peu moins exigeantes. Mais il arrive que la production de certaines parcelles soit détruite. La pollution concerne les métaux lourds, surtout le cadmium. »

Garder le niveau de marge

Depuis 2008, dix  hectares de miscanthus ont été implantés près de l’usine et servent à chauffer une abbaye à proximité. Prochainement, ces surfaces vont passer à 30 hectares.

Les exploitants ont également monté, avec la chambre d’agriculture, un projet de biogaz. Ils viennent de trouver le terrain pour la construction du méthaniseur. « Nous avons obtenu l’autorisation exceptionnelle de produire des cultures dédiées à la méthanisation sur nos parcelles dites  “polluées” précise Romain Vion. L’Ademe a vérifié que la présence de métaux lourds ne perturbait pas le process. »

En décembre 2017, huit membres de l’association ont décidé d’aller plus loin et de créer avec d’autres partenaires, un GIEE (1), avec l’objectif de produire de la biomasse à faible niveau d’intrants. « Notre souhait est de faire de ces contraintes un atout pour rebondir, poursuit-il. Et de réussir à obtenir le même niveau de marge et de revenu avec des cultures non alimentaires qu’auparavant avec nos productions alimentaires. Nous nous intéressons aussi à la production de chanvre et nous allons tester des cultures de sauge, angélique et coriandre, pour produire des huiles essentielles. »

(1) Groupements d’intérêt économique et environnemental.

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