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Rhône-Alpes (Haute-Savoie) Une longue lutte contre la brucellose des bouquetins

Dans le massif du Bargy, le nouveau plan contre la maladie doit permettre, d’ici deux à trois ans, de lever enfin la menace qui pèse sur les élevages situés dans la zone de production du reblochon AOP.

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Dès que la neige, tombée en masse cette année, se retirera, le plan de surveillance et d’abattage des bouquetins du massif du Bargy sera à nouveau déployé. Présenté par le préfet de Haute-Savoie, le plan 2018 prévoit cinquante abattages dans le cœur du massif, là où le taux de prévalence est le plus élevé, ainsi que cinquante captures sur le pourtour. Téléanesthésiés, les bouquetins capturés seraient soumis à une analyse sérologique rapide. Les animaux négatifs seraient relâchés après pose d’un collier GPS, VHS ou d’un fanion. Les positifs seraient euthanasiés.

Cinq années à piétiner

Avant son exécution dans le cadre d’un arrêté préfectoral, ce protocole doit être validé par le ministère de l’Agriculture et soumis à une consultation publique. Ira-t-il cette fois jusqu’à son terme ? « Aucun des dispositifs annoncés n’a pu aboutir, à cause de l’opposition des associations environnementalistes nationales, déplore la FDSEA des Savoies. Depuis 2012, année où un troupeau laitier a dû être totalement abattu (1), on piétine. Sans cette opposition, il y a longtemps qu’on aurait réintroduit des animaux sains. »

Selon la direction départementale de la protection des populations (DDPP), « le dispositif dévoilé le 5 mars est un bon compromis. Il a fait l’objet d’un avis positif du Conseil national de la protection de la nature. C’est une première. L’idée d’abattre tous les bouquetins et d’en réintroduire des sains s’était heurtée à une forte opposition. La méthode du “tout capture”, prônée par certains, n’est pas réaliste, car on peut passer des années sans tomber sur un animal positif. La piste vaccinale a dû être abandonnée. »

Alors qu’il reste trois cents bouquetins dans le Bargy (2), le plan serait poursuivi en 2019 et 2020. L’objectif est d’atteindre un niveau de prévalence suffisamment faible, pour en avoir fini avec la maladie d’ici deux à trois ans. Le taux de reproduction des bouquetins (une cinquantaine de petits par an), devrait y contribuer.

(1) 79 tonnes de reblochon AOP détruites aux frais de la filière.

(2) Contre cinq cents environ en 2012.

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