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Paca (Alpes-de-Haute-Provence) Un réseau pour mieux respecter les sols

Une vingtaine de lavandiculteurs du plateau de Valensole se sont fédérés en réseau.

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«Nous savons que nos sols sont pauvres, superficiels et caillouteux, mais guère plus », constate Denis Vernet. Cet agriculteur de Montagnac (Alpes-de-Haute-Provence) cultive 130 hectares de plantes à parfum, dont 90 hectares de lavandin. Il y a un an, il a rejoint le réseau sol du projet Regain, qui regroupe la chambre d’agriculture, la société du canal de Provence et le parc naturel régional du Verdon. Créé en 2017, ce réseau vise à aider les agriculteurs du plateau de Valensole, réputé pour la lavande et le lavandin, à mieux connaître la nature de leurs sols et à les accompagner vers de nouvelles pratiques culturales.

Limiter le dépérissement

Vingt-trois lavandiculteurs ont adhéré à ce programme, qui court jusqu’en 2020 et bénéficie d’un budget de 150 000 €, pourvu par l’Ademe et les collectivités locales. Ils ont mis à disposition leurs parcelles plantées en 2016 et 2017, soit trente-quatre au total. « Elles ont fait l’objet d’analyses de sol à la fois physiques, chimiques et biologiques », précise Perrine Puyberthier, responsable de l’animation du réseau. « J’ai appris que nous diminuons le stock de matière organique de nos sols, du fait de l’exportation du végétal lors de la récolte, de la tige jusqu’à la fleur », souligne Denis Vernet. Au printemps, l’agriculteur va donc semer un couvert végétal avec du triticale dans l’interrang de deux parcelles représentant 24 ha de lavandin, la première plantée en février 2017, la seconde en février 2018. En outre, des essais conduits par le Crieppam (1) démontrent que cette technique limite considérablement le dépérissement du lavandin. Cette maladie, causée par un phytoplasme transmis par une cicadelle, provoque la mort des plantiers contaminés et est un fléau dans la région. Pour réaliser l’implantation du triticale en interrang, le lavandiculteur a investi dans une trémie fertilisatrice.

Jacky Piatti, membre du réseau, a semé du triticale dans l’interrang, fin février 2017, dans une parcelle de 4 hectares de jeune lavandin. Son exploitation basée à Puimoisson compte 40 ha de lavandin. « Il faudra attendre la reprise des plantes au printemps prochain pour savoir si c’est positif ou non, enchaîne-t-il. En attendant, les mauvaises herbes ont moins poussé aux endroits où se trouve le couvert, ce qui est plutôt satisfaisant. »

(1) Centre régionalisé interprofessionnel d’expérimentation en plantes à parfum aromatiques et médicinales.

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