Login

Languedoc-Roussillon (Lozère) Un moulin à vent renaît sur le causse

Des agriculteurs, des boulangers et un meunier se sont associés pour créer une microfilière blé tendre.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

«Recherche meunier pour moulin à vent  » C’est cette annonce qui a décidé Thierry Coulon à quitter son poste dans une meunerie de la Beauce pour venir s’installer sur le causse Méjean, en Lozère. Depuis 2012, un groupe d’habitants réunis autour de Michel Pratlong, un passionné du patrimoine, œuvre à la restauration du moulin à vent de la Borie, à Hures-la-Parade. Leur objectif : lui redonner vie en créant une microfilière allant du blé jusqu’au pain. « Au XVIIIe siècle, ce causse était le grenier à blé de la Lozère, il y avait cinq moulins en activité », raconte Alice Mulle du Civam (1) Languedoc-Roussillon, qui accompagne ce projet de territoire.

Une démarche collective motivante

La restauration du moulin, financée grâce à des aides de l’Union européenne et du conseil départemental, ainsi que des dons de particuliers, a duré cinq ans. Pendant ce temps, des agriculteurs, rassemblés au sein de l’association La farine du Méjean, ont testé une palette de variétés anciennes et élaboré une charte de production. Les quatre boulangers partenaires ont mis au point plusieurs types de pain au levain avec ces farines de meule. « Leurs clients apprécient la qualité de ces pains et les ventes progressent », note Alice Mulle.

Les éleveurs du causse produisent d’abord des céréales pour leurs troupeaux et ne peuvent consacrer que quelques hectares au blé panifiable. Pour la récolte 2018, le groupe s’est élargi et dix-sept agriculteurs ont semé du blé tendre, mais aussi de l’épeautre, du seigle et du sarrazin. « Nous nous sommes concertés sur le choix des variétés », précise Thierry Coulon.

« Nous nous réunissons tous les mois pour échanger avec le meunier, c’est très motivant », note de son côté Eric Dupré du Gaec de Caouné à Hures-la-Parade. Lui et son cousin cultivent en bio du blé tendre, du rouge de Lozère et du barbu du Roussillon, ainsi que du grand épeautre. « Nous apprenons à conduire ces cultures. Notre objectif est d’arriver à récolter 20 à 25 q/ha. Avec un prix d’achat à 200 €/t, cela fera un complément de revenu. Et nous pourrons proposer du pain et de la farine dans notre point de vente à la ferme. »

(1) Centre d’initiatives pour valoriser l’agriculture et le milieu rural.

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement