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Centre Val-de-Loire L’offensive de la filière avicole

Après les déboires du groupe Doux en 2012, la filière avicole se reconstruit. Les opérateurs cherchent de nouveaux éleveurs.

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Échaudés par les nombreux revers, les aviculteurs se demandent s’il faut encore investir. Rappelons qu’entre 1996 et 1999, 180 000 m2 de bâtiment sont construits en région Centre. Les trois abattoirs Doux tournent à plein régime avec des volailles locales. Mais peu à peu, le marché s’effondre, les importations augmentent. L’abattoir de Châtelet (Cher) ferme en 2008. Puis en 2013, c’est au tour de celui de Boynes (Loiret). Entre-temps, en 2012, le groupe Doux fait faillite et laisse des créances aux éleveurs. Le dernier abattoir de Doux, celui de Blancafort, est repris par LDC. Aujourd’hui, les sept abattoirs régionaux ne fonctionnent plus qu’à 50 % de leur capacité.

Malgré ce passif, les cinq organisations de producteurs veulent encore y croire. Elles recherchent toutes de la matière première. Leurs besoins sont énormes : Les Fermes du Loir et la Cafo tablent sur 15 bâtiments bio et une cinquantaine de bâtiments label dans les cinq ans à venir. LDC souhaite atteindre les 60 000 dindes abattues par semaine à Blancafort. Il a ainsi besoin de 55 000 à 60 000 m2 de bâtiment d’ici 4 ans. Les éleveurs pourront aussi compter sur un nouveau venu, Plukon. Installé en Bourgogne, le groupe Hollandais qui a repris Duc souhaite passer de 500 000 à 700 000 poulets abattus en 2019, soit 77 000 m2 supplémentaires. « Nous allons d’abord augmenter les quantités en interne et en collaboration avec Axereal Élevage et Avril-Sanders, indique Jean-Pierre Chareyron, directeur production amont. Si l’accélération n’est pas assez rapide, nous pourrons proposer des contrats de poulets en intégration à de nouveaux éleveurs, à 200 km à la ronde. » Autrement dit, des éleveurs de dindes du Loiret pourraient produire du poulet.

Une trentaine de bâtiments

Un plan de relance régional a été mis en place pour faire face à ces besoins. Des aides (de 60 €/m2 pour un coût de bâtiment de 240 €/m2) et un fonds de garantie soutiennent les éleveurs dans la construction de bâtiment. Les organisations de producteurs rassurent les aviculteurs lors de réunions, comme celle organisée à Blancafort le 22 novembre, mais aussi en proposant des contrats sur le long terme, jusqu’à neuf ans. La Cafo réfléchit à la création d’un service de remplacement. « Tous les voyants sont au vert. Allez-y, vous ne craignez rien ! » résume Blandine Terrier, éleveuse et présidente de la Cafo. Malgré une réglementation draconienne, des délais administratifs longs (deux années entre l’enquête publique et la construction) et un investissement important, des éleveurs et céréaliers ont confiance dans la filière. Une trentaine de projets est retenue au titre du plan de compétitivité et d’adaptation des exploitations agricoles (PCAE) et 45 000 m2 de bâtiment devraient bientôt voir le jour.

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