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Dordogne Des peaux de qualité

Jérôme et Thibault Darras valorisent les peaux de leurs vaches limousines, et en tirent un complément de revenu.

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Chez Jérôme et Thibault Darras, éleveurs de bovins viande à Sainte-Croix-de-Mareuil, les fils barbelés ont disparu depuis plusieurs années. Les 580 limousines de l’exploitation n’ont plus leurs cornes. « Nous avons adhéré au pôle d’excellence rural (PER) cuir dès le début », explique Jérôme. Ce dispositif consiste à améliorer les conditions d’élevage des bovins pour que leurs peaux soient de meilleure qualité pour les entreprises de la filière cuir. Le but était de répondre aux besoins de matières premières de qualité de ces PME locales, en impliquant les éleveurs et en leur assurant un revenu supplémentaire. « Au départ, le gros du travail a été de faire disparaître les barbelés et de les remplacer par des fils lisses. Ce chantier a été financé à moitié par l’Europe et nous a pris du temps. Au final, c’est plus facile et moins cher à entretenir », se réjouit l’éleveur. Les frères veillent également à éloigner les parasites, le pou et surtout la teigne. « En élevage extensif, cela demande une surveillance accrue du cheptel. Vacciner n’est pas possible », précise Jérôme. Il pratique aussi l’écornage pour éviter les blessures.

Cinquième quartier

Pour vendre sa viande en direct, l’exploitation a investi dans un atelier de découpe et possède son certificat d’abattage. « Nos bêtes sont abattues à Ribérac avant de revenir sur la ferme, où elles sont découpées et préparées en caissettes. Nous restons propriétaires de nos peaux. Nous réalisons des prestations de découpe pour d’autres éleveurs et récupérons le cinquième quartier », indique Jérôme.

Pour chaque peau issue de leur cheptel, les frères touchent 107 €. La tannerie locale verse 77 €, et l’entreprise CWD (sellerie haut de gamme) ajoute 30 €. Sur un total de 150 bêtes par an, cette activité assure au Gaec un revenu de 16 000 €. Les peaux issues des prestations de découpe sont vendues en Nouvelle Aquitaine. « Une structure nous les achète en moyenne 55 €, en fonction de la qualité, ce qui nous fait 10 000 € de plus pour 180 têtes par an. » Le PER arrive à échéance, et les deux frères espèrent qu’il sera reconduit.

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