Bretagne (Côtes-d’Armor) Les agricultrices planchent sur les médias

Le 19 septembre, la salle de réception de la chambre d’agriculture des Côtes-d’Armor, à Plérin, a été transformée en une vaste salle de presse. Des caméras, des micros, des ordinateurs… L’exercice de la fin de matinée consistait, pour les étudiants en journalisme de l’IUT de Lannion, à réaliser des interviews d’agricultrices. À l’occasion de leur journée annuelle, les agricultrices du groupe « Agriculture au féminin 22 » avaient décidé de plancher sur les médias. « Membre du collectif d’associations La Maison des femmes de Saint-Brieuc, nous avons travaillé sur la place des femmes dans les médias. Nous nous sommes rendu compte que les agricultrices, comme les femmes en général, sont peu visibles », relate Sylvie Tranchevent, présidente du groupe. À qui la faute : à la presse ? Aux femmes qui ne s’autorisent pas toujours à parler ? C’est pour répondre à ces questions, mais surtout mieux comprendre le fonctionnement des médias et leurs attentes, que 60 agricultrices se sont réunies.

Interdépendance des sources

« Les besoins du journaliste selon son support (télévision, radio, presse écrite ou web) ne sont pas les mêmes. Son temps et son espace pour retranscrire l’information sont de plus en plus limités, ont rappelé Sandy Montanola et Béatrice Damien Gaillard, enseignantes-chercheuses à l’IUT. Il est important de comprendre leurs contraintes pour s’y adapter et en tirer profit pour faire passer son message. Le journaliste recherche « le bon client ». Celui qui passe bien. Il a besoin de contenu, de vos savoirs. » Il y a une interdépendance, ont souligné les enseignantes : « Vous avez besoin de lui pour faire remonter vos difficultés. Ceci peut avoir une incidence sur les politiques publiques ou encore sur la reconnaissance de votre profession par la population. »

Au cours de la journée, de nombreux conseils ont été donnés aux participantes : « Aborder l’interview en ayant un objectif précis sur le message à faire passer », « rester soi-même », mais aussi « ne pas avoir peur de parler à la presse ». Le travail va se poursuivre puisqu’un cycle de formation est proposé aux agricultrices cet hiver pour apprendre à mieux communiquer. Des outils qui devraient aider les femmes à prendre toute leur place dans les médias.