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Hauts-de-France (Somme) Vingt-huit agriculteurs associés à l’unité de biogaz d’Eppeville

Le groupe Vol-V a choisi de s’implanter dans le Santerre, pour son gisement en sous-produits d’origine agricole.

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Le 21 septembre à Eppeville, dans la Somme, le groupe Vol-V a inauguré la plus grosse unité de biométhanisation de la région Hauts-de-France. « L’idée de nous implanter ici vient d’une rencontre avec des agriculteurs locaux et trois industriels de l’agroalimentaire : Bonduelle en légumes, Tereos en amidon de céréales et Sitpa-Nestlé, qui fabrique de la purée de pommes de terre, explique Cédric de Saint-Jouan, président du groupe privé français, spécialisé dans les énergies renouvelables. L’unité fonctionne uniquement avec des ressources d’origine végétale, de la paille fournie par les agriculteurs et des sous-produits des trois industriels. C’était l’une des exigences des agriculteurs qui vont épandre les digestats sur leurs parcelles. »

La consommation de 2 000 habitants

Vingt-huit agriculteurs, dans un rayon de 15 km autour du site, ont accepté de s’associer au projet. L’unité va utiliser environ 30 000 tonnes de sous-produits par an, en provenance des trois industriels. Ceux-ci se sont regroupés pour l’occasion en un GIE (groupement d’intérêt économique), piloté par la chambre d’agriculture de la Somme. « Nous allons également fournir 2 700 à 3 000 tonnes de paille de céréales, soit la production de 800 à 1 000 hectares, souligne Philippe Vandermeir, de Muille Villette, l’un des vingt-huit agriculteurs associés. En retour, nous allons épandre les 30 000 tonnes de digestat qui restent après méthanisation. » Le plan d’épandage est prévu sur 6 000 hectares.

L’usine a démarré son activité le 19 décembre 2016. Elle produit du biogaz qu’elle revend à GRDF. Le distributeur de gaz l’injecte directement dans son réseau qui dessert les communes voisines. La production du site, 1,8 million m3 par an, correspond à la consommation en gaz naturel d’une ville de 2 000 habitants. Avec l’appui du Crédit agricole, Vol-V a investi 9 millions d’euros sur le site, pour un chiffre d’affaires annuel de 1,9 million d’euros en vitesse de croisière.

Les industriels de l’agroalimentaire ont décidé de ne pas investir dans le projet. C’est aussi le choix des agriculteurs. « Le ticket d’entrée était très élevé. Les uns et les autres, nous avions bien d’autres façons d’utiliser notre argent sur nos exploitations », justifie Philippe Vandermeir. Depuis l’arrêt de l’exploitation du gisement de gaz de Lacq en 2013, la France ne produisait plus de gaz. « Avec des usines de méthanisation de ce type, nous démontrons que nous en produisons à nouveau, et que l’on peut réindustrialiser des régions qui ont perdu beaucoup d’emplois. »

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