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Guadeloupe et Martinique « Toute l’agriculture est fracassée »

Bananiers, cannes à sucre, arbres fruitiers, élevage… L’ouragan Maria n’a épargné aucune production.

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Faisant suite au passage de l’ouragan Maria les 18 et 19 septembre, l’état de catastrophe naturelle a été reconnu pour l’ensemble des communes de la Guadeloupe et plus d’une vingtaine de communes du centre et du nord de la Martinique.

En Guadeloupe, la plus durement touchée des deux îles, « toute l’agriculture est fracassée, explique Maxette Grisoni-Pribakas, présidente de la FDSEA. Aucune production n’a été épargnée. La quasi-totalité des bananiers a été couchée ou arrachée. Et 80 à 90 % de la production de cannes à sucre est anéantie. Les bâtiments d’élevage sont abîmés, les arbres fruitiers arrachés, les champs en bordure de littoral inondés. » La présidente de la FDSEA énumère les besoins immenses des agriculteurs : semences, bâches, tuyaux, groupes électrogènes…

Filière banane à terre

Même constat de désolation pour les exploitations du nord et du centre de la Martinique. « Certains nous demandent pourquoi nous faisons de la banane, ajoute Ulysse Mudard, président de la FDSEA. Et bien, ils ont leur réponse. C’est le fruit le plus adapté pour repartir après un cyclone. »

« L’ouragan a détruit 100 % du potentiel de production de bananes en Guadeloupe et 70 % en Martinique », précise Philippe Ruelle, directeur général de l’Union des groupements de producteurs de bananes de Guadeloupe et Martinique (UGPban). C’est un coup dur pour les 600 planteurs des deux îles qui fournissent 210 000 tonnes de bananes pour l’Europe. « La Martinique va repartir d’ici sept mois, car des rejets vont repartir des pieds cassés, évalue-t-il. Mais il faudra deux à trois ans pour que la Guadeloupe retrouve son potentiel de production. Beaucoup de pieds ont été arrachés et ils devront être replantés. » L’UGPban prévoit un retour de la banane des Antilles sur les étals au printemps prochain, mais pour une production maximum de 100 000 tonnes en 2018. « Nous serons très vite substitués sur les marchés. »

L’arrêté de catastrophe naturelle va permettre aux 6 000 salariés de la filière de bénéficier du chômage technique et aux producteurs de continuer à percevoir des aides européennes (un tiers de leur revenu). Enfin, le fonds de secours pour les outre-mer a été activé.

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