Centre Val-de-Loire Un an après les inondations
Les pertes occasionnées par les pluies diluviennes du printemps 2016 sont colossales. Or, peu de soutiens financiers ont été versés.
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Il y a un an, le Loiret, le Loir-et-Cher et l’Essonne subissaient de graves inondations. Les précipitations en continu pendant quatre jours et les débordements des cours d’eau ont noyé des milliers d’hectares, touchant toutes les productions. Dans le Loir-et-Cher, où le Cosson et le Cher ont débordé, 5 300 ha ont été inondés, soit environ 250 exploitations touchées. Dans le Loiret, fin juin, 850 agriculteurs se sont déclarés impactés auprès des cellules de crise, sur environ 50 000 ha, dont la moitié des prairies du département (12 000 ha). Conséquence : des pertes colossales. Seules quelques cultures qui n’étaient pas assurables ont bénéficié des calamités agricoles. En Loir-et-Cher, une trentaine de dossiers (horticulture, pépinière viticole, élevage…) commencent à être payés. Dans le Loiret, 226 000 € ont été débloqués. Groupama, présent dans les trois départements, a recensé près de 9 M€ de dommages aux biens et 46,5 M€ de pertes de récolte. Mais seul un tiers des agriculteurs étaient assurés.
Non assuré
En Beauce, Michel Rabier, agriculteur à Villereau, près d’Artenay (Loiret) fait partie des 70 % d’agriculteurs non assurés. Après le débordement d’un ru, une douzaine d’hectares est inondée et la moitié reste plus d’un mois sous 70 cm d’eau. Sans pompe disponible dans le secteur, il parcourt 400 km pour en acheter une, à Nantes. « J’ai mis quinze jours à pomper toute l’eau. J’ai cru que le conseil départemental viendrait nous aider, mais non… J’ai eu de la chance, seules mes cultures ont été touchées, reconnaît Michel Rabier. Un an après, certains habitants ne peuvent toujours pas retourner chez eux. » Le céréalier, déçu, n’a touché aucune aide. « Le ministre de l’Agriculture est venu à Tigy. Mais mis à part les 60 % de dégrèvement de la taxe foncière, il n’y a rien eu d’autre. » À 65 ans, il avait de la trésorerie pour faire face à une perte de près de 200 000 euros de chiffre d’affaires en 2016. « Ma retraite en a pris un coup », confie-t-il.
Curage des cours d’eau
Cet événement climatique exceptionnel pose la question de l’entretien des cours d’eau. Pour Sébastien Bourgoin, céréalier sinistré du Loiret, rien n’a changé : « Dans le Val d’Ardoux, dès qu’il y a trois jours de pluie, la rivière monte et nous craignons pour nos cultures. » La chambre d’agriculture du Loiret a mobilisé la direction des territoires sur les effets du non-curage. Des réflexions sont en cours avec les syndicats de rivière, et plus largement sur la gestion des réserves d’eau.
Les inondations n’ont été qu’une partie de la catastrophe de 2016. L’excès d’eau et le manque d’ensoleillement ont anéanti les moissons. Une exploitation sur deux serait dans le rouge dans le Loiret et le Loir-et-Cher.
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