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Sud-Est L’Algérie se ferme à la pomme des Alpes

Depuis le début de la campagne, les producteurs sont coupés d’un débouché historique : l’Algérie. Un nouveau coup dur après l’arrêt des expéditions en Russie.

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Après l’embargo russe, les producteurs de pommes des Hautes-Alpes et des Alpes-de-Haute-Provence se trouvent confrontés à la fermeture du marché algérien. « Nous n’avons rien envoyé vers ce pays depuis le début de la campagne, se désole Thierry Clos, producteur et dirigeant de la Sica Pom’Alpes à Manosque. Or, il s’agit d’un débouché historique pour notre entreprise vers lequel nous expédions de la golden essentiellement. Une variété qui représente 40 % de notre production en volume. » En proie à une importante crise économique, le gouvernement algérien a décidé de réduire sa dette budgétaire avec les pays tiers en mettant en place des licences d’importation assorties de quotas.

Exportations bloquées

Les licences n’ont pas été délivrées. Résultat : les exportations de pommes françaises ont plongé à moins de 500 t d’août à décembre 2016, contre 20 000 t à la même époque en 2015, selon l’Association nationale pommes poires (ANPP). Les deux départements alpins sont les principaux concernés. « Ils exportent en Algérie des goldens ramassées en caisse et non calibrées après récolte, explique Josselin Saint-Raymond, le directeur de l’ANPP qui fédère 70 % de la production des deux bassins. Ces ventes représentent environ 60 000 t par an. Dès l’an passé, toutefois, elles ont commencé à fléchir à 45 000 t. »

Côté production, l’inquiétude grandit. « Nous essayons de trouver des solutions en positionnant nos pommes sur nos autres marchés d’exportation comme la Grande-Bretagne, souligne Thierry Clos. Nos concurrents polonais et italiens y compris ! » Dans ce contexte, il craint une chute des prix de vente. « Actuellement, le coût de revient de 1 kg de pommes est évalué à 0,30 à 0,35 €/kg, explique Thierry Clos. Si le scénario actuel se poursuit, on va nous régler la pomme à 0,20 €/kg. » L’ANPP préfère relativiser la situation. « S’il y a une baisse tarifaire, elle va surtout concerner la golden à l’export, commente Josselin Saint-Raymond. Il n’y a aucune raison pour que les autres variétés françaises subissent une dévalorisation. En effet, les stocks de pommes français et européens sont conformes à ceux de l’an passé, voire légèrement inférieurs. »

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