Bretagne Un prêt d’honneur pour les jeunes éleveurs

Thomas Hervagault s’est installé le 1^er janvier à Pocé-les-Bois (Ille-et-Vilaine) comme naisseur engraisseur en vaches allaitantes. Il a repris l’exploitation de 75 ha de son père, parti à la retraite. L’élevage compte 100 mères salers. La reprise comprend l’achat de 300 bêtes, du matériel et un projet de bâtiment, pour un montant de 600 000 €. Les terres et les bâtiments sont en location. Pour conforter son installation, Thomas a bénéficié d’un prêt de 50 000 €, sans intérêts et sans garantie personnelle, remboursable en cinq ans avec différé d’un an, via le fonds Brit. Depuis 2006, ce fonds facilite la transmission et la reprise des TPE et PME en Bretagne, en accordant des prêts aux porteurs de projets. Le dispositif s’étend aujourd’hui au monde agricole. Il est ouvert aux jeunes éleveurs de bovins viande, de veaux de boucherie et de porcs qui s’installent et reprennent une exploitation. « Face à la crise en porc et bovin, la Région a mis en place, courant 2016, des plans d’aide, dont l’un des volets prévoit d’accompagner l’installation en s’appuyant sur un prêt d’honneur », rappelle Olivier Allain, vice-président du conseil régional. Il s’agit de productions qui nécessitent des capitaux très importants pour s’installer. Depuis longtemps déjà, la section bovine de la FRSEA interpellait sur la nécessité d’encourager à l’installation.

De 20 000 à 50 000€

En fonction des besoins de financement, ce prêt va de 20 000 à 50 000 € sur cinq ans, et il est possible de différer le remboursement d’un à trois ans (soit huit ans au maximum). Il est financé par la région et la Caisse des dépôts et animé par le réseau initiative Bretagne.

Thomas est l’un des premiers agriculteurs auditionnés par un jury de professionnels (banquiers, agriculteurs, experts-comptables, conseil régional…). À trente-quatre ans, il a déjà quinze ans d’expérience comme salarié en association de remplacement. De plus, après son BTS ACSE, il est parti sept mois au Canada. Autant d’expériences qui lui ont permis de mûrir son projet, notamment sur l’organisation du travail. Marié et père de deux enfants, il veut concilier vie professionnelle et vie privée. « Comme mon dossier était déjà bien avancé au niveau de la banque, le prêt me servira surtout comme une avance de trésorerie », reconnaît Thomas. Un sérieux plus dans cette production où les rentrées financières ne sont pas régulières. « Je démarre avec de l’argent sur le compte. Cela m’évite de faire fonctionner mon ouverture de crédit et d’avoir des frais. »

L’objectif du fonds Brit est de renforcer les fonds propres de l’exploitation et de faciliter son accès au crédit. Et le label Brit, bien connu des milieux bancaires, apporte un gage de viabilité.