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HVE : le défi de la valeur ajoutée HVE : le défi de la valeur ajoutée

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La certification HVE (haute valeur environnementale), présentée lors des États généraux de l’alimentation comme « l’une des solutions pour accompagner et valoriser les exploitations dans la transition écologique », va-t-elle connaître son véritable envol ? La croissance est forte : entre janvier et juillet 2020, le nombre d’exploitations concernées a augmenté de 52 %. Et avec 8 218 fermes certifiées, ce chiffre a été multiplié par 3,6 en un an. Mais les effectifs restent modestes. Car la HVE ne représente que 1,35 % de la SAU, contre 8,5 % pour les exploitations certifiées en bio. Pourtant, les objectifs du gouvernement sont ambitieux, avec 15 000 fermes certifiées prévues en 2022 et 50 000 en 2030.

En fait, les exploitations certifiées sont orientées à plus de 80 % en viticulture (6 699) et un peu en arboriculture (644), des secteurs où les circuits courts ont une réelle importance et qui permettent plus facilement une meilleure valorisation auprès des consommateurs. Les fermes de grandes cultures, qui pourraient peser beaucoup en termes de surfaces, ne sont quant à elle que 411. Un niveau très bas ! Quant à l’élevage, il est faiblement représenté.

Qu’est-ce qui explique ce peu d’engouement chez les céréaliers ? Les témoignages de notre dossier (p. 44), et d’autres déjà publiés dans nos colonnes, montrent que pour les producteurs, la valorisation n'est pas à la hauteur des contraintes, du coût et du manque à gagner. Des coopératives s’intéressent à la HVE en céréales, en sucre ou en légumes. Mais en circuits longs, avec des intermédiaires à organiser au long de la filière, il est plus difficile de valoriser le label HVE. Celui-ci mériterait d’ailleurs une campagne de communication expliquant ce qu’il recouvre et ainsi le distinguer dans le maquis des signes de « qualité ». Pas facile néanmoins quand les entreprises bio de l’agroalimentaire, des associations environnementales et la Confédération paysanne expliquent que ce label « n’est pas un gage de transition agroécologique », et mènent campagne contre le crédit d’impôt de 2 500 euros accordé aux exploitations certifiées HVE avec 76 M€ de crédits.

Inutile cependant d’opposer les uns aux autres car la certification HVE est une démarche de progrès. Aussi, si l’on veut accroître le nombre de convertis, le défi sera d’assurer une plus-value suffisante. « À terme, il faudrait que le prix des produits se situe à mi-chemin entre le bio et le conventionnel », estime un producteur. Un point essentiel que ne peut occulter le gouvernement qui vise une montée en gamme, même si, dans la future Pac, la certification HVE pourrait être éligible à certains « éco-régimes ». Car demain, pas plus qu’aujourd’hui, on ne rasera gratis !

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