Chère autonomie alimentaire Chère autonomie alimentaire
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Qu’il s’agisse d’alimentation humaine ou animale, la volonté d’assurer une autonomie suffisante revient de manière récurrente. Les aléas climatiques, en l’occurrence la sécheresse, mais aussi diplomatiques nous le rappellent souvent.
Pour autant, les lignes politiques et la définition des priorités pour y subvenir fluctuent et ne donnent pas une vision consistante à moyen et long terme. Par exemple, quand les cours du soja baissent, comme c’est le cas suite au repli de la demande chinoise, toute velléité de reconquérir des parts d’autonomie protéique en alimentation animale s’estompe. Le taux de dépendance protéique se maintient d’ailleurs à 42 % depuis une douzaine d’années.
Pourtant, comme le révèle ce numéro (lire le « À la Une » en page 12 et le « Dossier » en page 38) de grandes attentes se consolident. La grande masse des consommateurs, attentifs à la qualité intrinsèque de leur alimentation de même qu’à son prix, incite à fournir des produits plus « locaux », de saison mais pas trop chers. Une notion de « premiers prix français » se conforte ainsi, qui recouvre des aliments sûrs en matière sanitaire et de qualité standard. Bref, l’essentiel de cette demande relativise celle du « haut de gamme » dont on se gargarise un peu trop, même si elle sert l’image gastronomique de notre pays.
Dans cette logique, les filières d’élevage ainsi que d’apport en protéines animales, en particulier, doivent être en mesure de répondre de manière plus puissante et consolidée à ces attentes.
La France n’est pas si mauvaise élève que cela en la matière. Des solutions technologiques dans le traitement des ressources protéiques autochtones (colza, tournesol, féverole, pois, lupin…) et de la valorisation des acides aminés intéressants dessinent des perspectives pour franchir un nouveau cap. La recherche agronomique est aussi mise à contribution pour lever des freins à l’implantation durable d’espèces telles que le pois, encore soumis à trop d’avatars.
Dans cette quête d’autonomie, et les événements actuels nous le montrent, la possibilité d’irriguer reste aussi un facteur clé. Les mesures palliatives avancées par les pouvoirs publics (aides à la trésorerie, échanges paille-fumier, exploitation des jachères…) pour soigner des feux du soleil masquent difficilement le manque d’engagement et le temps perdu pour une utilisation rationnelle de l’eau. Afin de sécuriser cette production « locale et abordable » attendue par nos concitoyens.
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