Login

Retour à la surface Retour à la surface

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

L’émotion causée par la résurgence de bouts de plastiques dans une parcelle agricole du Loiret (La France agricole du 23 mars, p. 22) fait remonter à la surface la question des responsabilités autour de l’épandage des composts urbains.

D’autant que la terre a la mémoire longue ! Des années après, elle peut se rappeler à notre bon souvenir sur l’accumulation d’éléments micro ou macroscopiques qu’elle aura reçus. Certes, au cours des décennies passées, les normes appliquées aux usines de production de ces matières ont bien évolué… et les recommandations pour les utiliser aussi. Pour autant, il n’est pas encore facile de se sortir de la jungle réglementaire créée autour de l’épandage de ces produits : un enchevêtrement de textes en fonction des types de matières, de la zone géographique, de leur valorisation agricole (encore aléatoire)… Sans oublier les exigences particulières édictées par les acheteurs des productions agricoles. Faute d’un cheminement clairement identifié, la responsabilité de la qualité des sols et des récoltes a des chances d’incomber aux agriculteurs.

Quoi qu’on en dise, la sécurité autour des filières d’épandage de déchets urbains n’est pas encore au niveau de celle des engrais de synthèse. En particulier, les plastiques peuvent représenter une bombe à retardement vu le temps qu’il leur faut pour se dégrader en microparticules. En attendant que les filières de recyclage accroissent encore leurs performances, un rapport du ministère de l’Agriculture avait, en 2016, préconisé de faire évoluer le rôle de l’agriculteur de « prêteur de terre » vers celui de « preneur de Mafor » (matières fertilisantes d’origine résiduaire).

Ce changement de posture pas anodin nécessite de mieux synchroniser, sous forme contractuelle, les responsabilités respectives. Afin que celles-ci ne soient pas soumises à interprétations. Le pas reste à franchir et les flous résiduels actuels n’incitent pas à aller plus vite que la musique dans l’utilisation des déchets urbains.

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement