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Bio :l’heure de vérité Bio :l’heure de vérité

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Les chiffres et les annonces se télescopent lors de curieux concours de circonstances. Ainsi, le ministre de l’Agriculture, Stéphane Travert, a-t-il déclaré s’en remettre aux Régions pour l’avenir des aides au maintien du bio, quelques jours après la publication par l’Agence bio de chiffres quasi euphoriques sur ce secteur.

Que le ministre mise sur les Régions, dont beaucoup pleurent leur perte de ressources, pour assumer ces aides ou sur un « fonds privé de soutien » relève de l’utopie ou de la défausse. Surtout quand on voit le désordre du versement actuel des aides !

Les agriculteurs engagés dans ce mode de production exigeant, ou ceux qui pensaient franchir le pas, ont de quoi douter.

Quant aux chiffres de l’Agence bio, ils ne disent pas tout. Ils ne décortiquent pas les ressorts d’un marché tiré par la grande distribution. On pourrait s’en féliciter car, qui dit grande distribution dit démocratisation. Mais pas forcément à l’avantage des prix payés aux producteurs de « vrai » bio « made in France ».

Dès lors, les conversions au rythme de quelque 3 000 au premier semestre 2017, sont-elles vouées à s’inscrire dans la durée ? Les statistiques restent d’ailleurs peu loquaces sur les cessations en cours de route.

Si l’État se désengage ainsi du développement de la production bio, en subventionnera-t-il pour autant la consommation ? Rien n’est moins sûr. Or c’est l’autre question posée par la consolidation du secteur, en rapport avec le pouvoir d’achat d’une majorité de Français, pas toujours euphorique celui-là. Vu le tollé déclenché par le projet de suppression des APL (aides personnalisées au logement), il est permis de s’interroger sur cette soi-disant démocratisation.

L’avenir du bio est un bon cas d’école pour les États généraux de l’alimentation. Ceux-ci sont censés indiquer les modes de production à encourager. Si tel est bien le cas, le bio a un besoin urgent de boussole avant d’être livré aux bons soins du seul marché.

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