Une organisation du travail bien rodée Une organisation du travail bien rodée
Le Gaec Coet Galann compte quatre associés et possède une vision partagée du travail.
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«Nous prenons plaisir à venir travailler. » Cette déclaration résume l’état d’esprit de Luc Gallais, Fabrice Lemarié, Éric Regeard et Stéphane Chollet, les quatre associés du Gaec de Coet Galann. Avec 1,7 million de litres de lait, 220 hectares et des porcs à l’engraissement, les tâches ne manquent pas. Mais les bonnes conditions de travail obtenues grâce au regroupement permettent de concilier vie professionnelle et vie de famille.
Le Gaec a été créé en 1994 avec la réunion de trois exploitations laitières voisines, celles de Luc, Fabrice et Loïc. Ils ont décidé de s’associer en regroupant le troupeau laitier – 850 000 litres et 150 ha – sur la ferme de Loïc, en construisant une nouvelle stabulation et une salle de traite. Ce site était le plus adapté pour le pâturage. Éric les a rejoints en 2006, après le départ à la retraite de ses parents, avec qui il était associé. Il a conservé l’atelier de porcs à l’engraissement sur son exploitation d’origine. Tous ont apporté leur foncier et quota. Stéphane a remplacé Loïc dans la structure en 2014, grâce au registre départemental à l’installation (lire l’encadré). La production laitière ayant augmenté au fil du temps, les associés ont installé trois robots de traite cette même année. Tous les bovins sont sur le même site : c’est une force pour rationaliser le travail.
Chacun sa place
Au sein du groupement, chacun a son domaine de responsabilité. Luc, soixante ans, se charge de l’atelier cultures, de l’entretien du matériel et de la distribution de l’alimentation. Éric, cinquante ans, se consacre à l’atelier porcs, aux veaux et à la gestion administrative. La responsabilité de l’atelier lait est partagée par Fabrice, cinquante ans, qui suit la reproduction et les génisses, et Stéphane, quarante-sept ans, qui s’occupe de la gestion des robots, les rations et le soin aux animaux.
« Pour le travail d’astreinte, chaque associé peut être épaulé par un collègue, car les tâches sont maîtrisées par tous », explique Éric. Les journées commencent à 5 h 30, mais se terminent à 17 heures, afin de dégager du temps pour la famille. Aucun des éleveurs n’habite sur le site.
Du lundi au jeudi, chacun son tour, ils assurent la surveillance du troupeau en faisant un tour sur le site le soir. Ils sont destinataires des appels des robots en cas d’alarme. Tous les week-ends, un des agriculteurs est de garde. Celle-ci commence le vendredi soir et se termine le lundi matin. Il est aidé par un autre associé le samedi matin, essentiellement pour s’occuper des porcs et de l’alimentation des vaches. Le paillage et l’alimentation des génisses et des vaches taries sont réalisés en fin de semaine. Ainsi, pendant un mois, tous ont deux week-ends libres, un week-end de garde et un week-end avec le samedi matin travaillé. Les exploitants s’octroient trois semaines de vacances par an, dont deux semaines durant l’été.
Un planning bien tenu
Cette organisation nécessite un planning bien tenu. Le Gaec dispose d’un bureau et d’une salle de café au-dessus de la stabulation. « Tout le courrier arrive sur le site. Les papiers sont classés et sont accessibles à tout moment, détaille Éric. Dans un agenda, nous notons les rendez-vous et les absences de chacun. »
Le Gaec de Coet Galann ne s’impose pas une rencontre hebdomadaire formalisée pour communiquer. « Comme nous avons les animaux sur le site, nous avons souvent l’occasion d’échanger, poursuit Éric. Nous nous retrouvons dans la matinée pour prendre un café. » Les réunions sont organisées au fil des besoins, pour programmer les vacances, parler des projets ou des investissements.
Les associés voient de nombreux avantages dans ce fonctionnement, la complémentarité entre les personnes et le partage des responsabilités. Seul bémol : « Il faut accepter de mettre plus de temps pour prendre les décisions. » La prochaine grande étape sera le départ à la retraite de Luc, fin 2020. Les membres du Gaec feront à nouveau appel au RDI pour trouver un associé : « Notre objectif est de rester à quatre. Nous ne cherchons pas à faire plus de production. Nous voulons préserver nos conditions de travail. Nous ne souhaitons pas embaucher, car un salarié n’a pas la même implication, les horaires sont moins souples. »
Isabelle Lejas
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