Environnement Trier les déchets pour mieux les recycler

« Les agriculteurs apportent leurs bidons, bâches, sacs de semences ou big-bags lors des collectes chez les partenaires (coopératives, négoce) », se réjouit Manuela Voisin, du service du territoire de la chambre d’agriculture de la Bretagne.

« Par contre, la tâche peut vite devenir une corvée si le tri préalable n’est pas fait. Si les bâches et films plastiques sont stockés à l’extérieur, ils risquent de se dégrader. Les emballages souillés ne pourront pas être recyclés », ajoute-t-elle.

Des fermes pilotes

L’objectif est de donc d’améliorer la gestion des déchets en amont. C’est pourquoi la chambre régionale d’agriculture lance un réseau de fermes pilotes, une ou deux par département, pour sensibiliser au tri. Elles serviront de support pour des visites ou des vidéos.

La ferme du lycée agricole La Ville Davy de Quessoy (Côtes-d’Armor), qui compte un atelier de cent vaches laitières, est la première. Un espace affecté au tri des dechets a été aménagé sous un hangar. Bidons, sacs en papier de semences, big-bags : chaque type de déchet a son emplacement délimité par des palettes et des panneaux de bois.

Deux collectes par an

Pour les ficelles et les filets de balles rondes, des porte-sacs sont disposés à des endroits de passage afin que chacun s’habitue à les mettre directement dans le sac », indique Guillaume Launay, responsable de la ferme.

« Nous organisons deux collectes par catégories de déchets par an », explique Aubert Baumard, conseiller en collecte chez Adivalor dans l’Ouest. En 2022, dans les zones d’élevage, nous mettons l’accent sur les ficelles et les filets car la région n’a qu’un taux de collecte de 50 %.

Elle est nettement meilleure pour les bidons phyto et hygiène (94 %), films d’élevage (86 %, sacs et big-bags (75 %). « Il faut que cela devienne un automatisme, affirme-t-il. Les filets de balles rondes peuvent être recyclés pour refaire des filets. La seule usine au monde vient de s’installer à Argentan (Orne). Nous avons d’autres usines dans l’Ouest pour les plastiques d’enrubannage. Le défi est de les traiter dans l’Hexagone et de ne pas les exporter. »