Accueil en milieu rural De l’hébergement jusqu’à la restauration
Gîtes, roulottes, cabane dans les arbres, vaches aubracs, chevaux de trait et auberge…, rien n’est conventionnel aux Écuries de Kerbalan, imaginées par la famille Vincent.
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Alors que la saison démarrait sous les meilleurs auspices et un soleil radieux, tout a été stoppé par le Covid-19. Les hébergements sont vides, l’auberge est fermée. Un rythme inhabituel pour Brigitte Vincent, plus accoutumée à faire trois journées en une, en raison des diversifications de l’exploitation.
Brigitte et son mari Joël ont créé, en 1992, un atelier naisseur-engraisseur de 196 truies sur 76 hectares à Gommenec’h, dans les Côtes-d’Armor. « Très vite, j’ai eu besoin d’une activité à moi », raconte l’énergique Brigitte. Disposant d’un joli corps de ferme en pierre de taille situé à quinze minutes de la Manche, l’agricultrice décide de se lancer dans l’accueil en milieu rural en ouvrant trois chambres d’hôtes en 1998.
Sortir des sentiers battus
La formule fonctionne bien. Quelques années plus tard, les époux rénovent les anciennes écuries et les transforment en un grand gîte pour douze personnes. Isolation, carrelage…, le couple met la main à la pâte. Et quand il s’agit de décorer ou de coudre, Brigitte n’est jamais à court d’idées. Maman de trois enfants, elle conçoit une cabane perchée dans les arbres, à l’image de celles qu’elle construisait durant son enfance. Le couple ne fait jamais rien à moitié : le projet se termine par une cabane grand luxe avec terrasse.
« La location ne suffit pas. Il faut offrir des animations et des services pour attirer la clientèle », explique-t-elle par expérience. L’hôtesse s’improvise animatrice de randonnées et propose des séjours à thèmes – échappées gastronomiques, randonnées sur la côte, découvertes de lieux atypiques et authentiques… – avec des intervenants extérieurs. Elle fait également installer un jacuzzi et un sauna dès 2007. Le spa a été arrêté depuis, trop contraignant en termes d’hygiène. « Ce type d’équipement fonctionne mieux lorsqu’il est lié à une seule location, confie Brigitte. Au-delà, c’est plus compliqué. »
Joël est passionné de chevaux de trait bretons, qu’il destine à la reproduction et présente aux concours. Pour sortir des sentiers battus, le couple imagine proposer des circuits en roulotte tirée par des chevaux. Mais une fois les deux roulottes arrivées sur place, il comprend très vite qu’elles seront très difficilement manipulables par des non-initiés. Ni une ni deux, il les aménage en logements.
Brigitte n’a aucun souci pour remplir ses locations, de la belle saison jusqu’au mois d’octobre. Mais l’hiver sur la côte nord de la Bretagne est une saison peu attractive. « Par ici, les gens investissaient dans des vérandas pour profiter des rayons du soleil, ajoute-t-elle. Nous avons préféré aménager une piscine d’intérieur chauffée avec un beau bassin de 12 mètres sur 4. » L’effet de la nouvelle prestation a été immédiat : « Nous sommes complets aux vacances de Noël et de février d’une année sur l’autre. »
Des aubracs en Bretagne
Entre-temps, l’élevage s’est spécialisé dans le naissage, en laissant tomber l’engraissement. Une partie des terres sont en pâture. Elles accueillent les chevaux de trait, puis des vaches à viande pour une meilleure gestion de l’herbe. Le couple porte son choix sur la race aubrac, qui dénote dans la campagne bretonne. « Nous sommes allés chercher trois vaches dans l’Aveyron et, petit à petit, le troupeau s’est constitué, raconte Brigitte.
Premiers consommateurs, les éleveurs sont charmés par cette viande particulièrement goûteuse. Ils débutent la vente de colis sous vide, une fois par mois, en travaillant avec un petit atelier de transformation. Désormais, les pièces de bœuf arrivent directement dans l’assiette du consommateur, depuis qu’ils ont ouvert une auberge à 300 mètres de l’exploitation en octobre 2017. « Quand notre fils Emmanuel, vingt-huit ans, a découvert que le seul restaurant du village était à céder, il a tout de suite pensé que c’était une formidable opportunité pour valoriser notre viande ! », confie l’agricultrice. Toute la famille l’a suivi dans l’aventure.
Isabelle Lejas
Site : www.lesecuriesdekerbalan.com
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