Des vaches limousines et du porc bio Des vaches limousines et du porc bio
Passionnés de génétique, Olivier et Isabelle Lasternas élèvent 120 mères limousines,des porcs au nord de la Dordogne et s’orientent vers le bio.
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À la ferme, les nombreuses plaques et les rubans obtenus sur les podiums par les meilleurs représentants de la race limousine font étinceler les yeux d’Olivier Lasternas. Il s’est installé en 1997, après avoir été salarié de l’exploitation pendant cinq ans. Son épouse, Isabelle, l’a rejoint en 2010. « D’emblée, ce qui m’intéressait, c’était la génétique. Nous avons inscrit le cheptel au Herd-Book de la race limousine en 1997 et j’ai démarré les concours l’année suivante. Nous avions aussi une petite production de pommes que nous avons abandonnée en 2003 », explique l’agriculteur.
Camille, fille aînée du couple, les a rejoints comme salariée en juillet 2019. Ensemble, ils élèvent 120 mères de race limousine sur 160 ha à Saint-Cyr-les-Champagnes, en Dordogne. Le Gaec entre époux est un habitué des concours, dont une douzaine de participations au Concours général agricole de Paris. Olivier a transmis sa passion à sa fille Clara, 20 ans, qui est étudiante en BTS agricole. Depuis son plus jeune âge, elle l’accompagne à chacun d’entre eux.
Taureaux reproducteurs
en copropriété
« Nous possédons douze taureaux reproducteurs sur la ferme, dont huit sont en copropriété. Ce choix économique raisonné nous permet d’accéder à un niveau génétique de haute volée. Le fait de les acheter en commun nous offre la possibilité d’en avoir plusieurs. Par précaution sanitaire, nous avons un seul élevage détenteur. Les autres copropriétaires lesutilisent eninsémination artificielle. La sélection, c’est un métier et une passion », souligne l’éleveur, qui est aussi juge agréé.
Le Gaec est inscrit depuis deux ans dans une démarche de conversion à l’agriculture biologique et devrait obtenir le label à la mi-octobre 2020. Cette orientation n’a pas foncièrement modifié les habitudes du couple, leur exploitation fonctionnant en totale autonomie. « Nous sommes engagés dans des pratiques proches du bio depuis des années. Toute notre alimentation est produite sur place et le recours aux produits phyto était limité. Nous avions adopté la couverture à 100 % des sols pendant l’hiver. On s’y retrouve au niveau de la santé des animaux, mais pas encore au niveau des prix. Ce sera pour le dernier trimestre 2020 », espère Isabelle.
Le Gaec Lasternas est sélectionneur, naisseur et engraisseur : jusqu’à la fin 2018, les mâles qui ne partaient pas à la reproduction étaient engraissés en taurillons sur l’exploitation jusqu’à environ 380 kg de carcasse. Chaque année, entre quinze et vingt mâles vont à la reproduction à un âge moyen de 13 à 14 mois. Le manque de dynamisme de la filière taurillon en bio a poussé les éleveurs à faire des choix. « Du fait de notre conversion, nous nous sommes décidés pour la castration des mâles que l’on ne conserve pas pour la reproduction. Au lieu d’en faire des taurillons, on en fait des bœufs de 24 à 30 mois. Nous les commercialisons par l’intermédiaire d’une coopérative adhérente d’Union bio au niveau national », détaille Olivier.
Diversification en porc
Depuis mai 2019, le Gaec a opté pour un atelier de diversification d’engraissement de porc bio sur paille. « Nous sommes en intégration et nous avons un contrat de reprise avec une coopérative aveyronnaise. Nous avons contractualisé pour cinq ans, avec un prix défini et des plus-values en fonction des résultats techniques et de la qualité. »
Cette nouvelle production est une opportunité qui s’est offerte au couple périgourdin. Fin 2018, par rapport à leur démarche vers l’agriculture biologique, ils cherchaient un fournisseur en soja bio, ils se sont alors tournés vers Moulin Beynel. Cette entreprise de nutrition animale biologique, située en Corrèze, était à la recherche d’agriculteurs pour créer de petits élevages en diversification dans des bâtiments existants, de manière à limiter les investissements. Les deux exploitants tablent sur 3,2 bandes par an, soit 650 têtes.
Olivier et Isabelle ont saisi l’opportunité de se diversifier, plutôt que de s’agrandir pour assurer l’avenir de l’exploitation. Ils l’envisagent avec optimisme avec l’arrivée probable de leurs deux filles, Camille et Clara. Claude Hélène Yvard
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