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Il rebondit avec le prégavage de canards Il rebondit avec le prégavage de canards

Réinstallé à titre individuel en 2016, Sébastien Gaschet vient d’investir dans un deuxième bâtiment d’élevage de canards gras. Il répond ainsi aux nouvelles exigences de biosécurité.

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Bordé au nord par un bosquet, entouré de 6 hectares de parcours, l’élevage de canards de Sébastien Gaschet apparaît à la sortie d’un virage de Brion, dans le Maine-et-Loire. Deux bâtiments d’à peine 70 mètres de long, dont un, au bardage blanc, semble tout neuf. « Les premiers canards y sont arrivés fin décembre », confirme l’éleveur de trente-neuf ans. Dans la chaîne de production d’un foie gras, Sébastien Gaschet est un prégaveur. Il reçoit des canetons d’un jour par bande de 7 500 et élève 3,5 bandes par an. Les palmipèdes restent dans son élevage onze semaines (de soixante-quinze à soixante-dix-sept  jours). À ce stade, l’enjeu technique majeur est de développer l’élasticité du jabot de l’animal.

Des aides pour investir

Sébastien a démarré cette production en 2008, à la faveur d’un partenariat entre la coopérative agricole du Pays de Loire (CAPL), dont il est adhérent, et Val de Sèvre, coopérative vendéenne spécialisée dans la production de canards. « À l’époque, j’étais installé depuis six ans, en Gaec avec deux autres agriculteurs, raconte-t-il. Nous produisions de la viande bovine, des semences et des plants de pépinière. »

Il y a trois ans, en pleine épidémie de grippe aviaire et dans un climat de mésentente, l’éleveur décide de quitter le Gaec pour s’installer à titre individuel. Il conserve alors l’atelier de prégavage – soit le bâtiment et les parcours extérieurs attenants –, ainsi qu’un îlot de 35 hectares, situé à 8 kilomètres du site de l’élevage.

Dans l’expectative, l’éleveur reste prudent et attend la fin de l’année 2017 pour engager ses premiers investissements. « L’arrêté biosécurité applicable aux canards ne me laissait pas beaucoup de choix : soit j’investissais dans un nouveau bâtiment pour répondre à l’exigence de mettre les animaux à l’abri à tout moment de l’année en cas d’épidémie, soit je divisais par deux la production, explique-t-il. Mais dans ce cas, je perdais 30 % du chiffre d’affaires de l’exploitation. »

Construit l’an dernier et entièrement automatisé, le nouvel équipement a coûté 175 000 euros. « Au total, j’ai investi 214 000 euros, parce que j’ai aussi fait des travaux de rénovation dans le premier bâtiment, précise Sébastien. Le sol, qui était en terre battue, est aujourd’hui bétonné et j’ai installé deux chaînes d’alimentation. »

Pour financer cet investissement, Sébastien Gaschet a emprunté 80 % du montant total et bénéficié du plan de soutien mis en place par les deux coopératives, CAPL et Val de Sèvre. « Elles ont apporté 20 % du financement, et se sont portées caution de l’emprunt, poursuit-il. Elles ont également pris en charge la demande d’aides PCAE (1). »

Pour la rémunération, l’éleveur perçoit une prime « maintien du potentiel de production » de 0,50 euro par canard. Prévue pour toute la durée du contrat, soit douze ans, elle s’applique quelle que soit la marge poussin sur aliment.

En termes d’organisation, l’éleveur consacre en moyenne deux heures par jour aux canards. À cela s’ajoute le nettoyage des bâtiments. « Ma bête noire ! », reconnaît l’agriculteur, qui compte cinq jours pour curer les deux bâtiments et passer le nettoyeur à haute pression avant l’arrivée de l’entreprise de désinfection.

Des cultures sous contrat

L’exploitation de Sébastien Gaschet repose sur l’activité de prégavage, mais également la production de semences. En contrat avec différentes entreprises implantées dans un rayon de 20 km, l’agriculteur cultive du maïs semences (pour Limagrain), des haricots semences (pour Vilmorin), des semences de chanvre (pour la Coopérative des producteurs de semences de chanvre) et du millet (pour la SAS Moreau).

Initialement installé sur 35 hectares, Sébastien a repris, à la fin de l’année 2017, 23 hectares qui confortent sa rotation. L’agriculteur a investi dans l’achat d’un tracteur et d’un enrouleur. « Aujourd’hui, mon objectif est d’équilibrer les activités d’élevage et de culture afin que chacune représente 50 % du chiffre d’affaires », conclut-il.

Anne Mabire

 

(1) Plan de compétitivité et d’adaptation des exploitations agricoles.

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